Cocorette met de la matière grise dans luf
Thierry et Jérôme Gluszak ne mettent pas tous leurs ufs dans le même panier. Lentreprise quils dirigent se lance dans linnovation. Précurseurs il y a bientôt 30 ans en misant sur les ufs fermiers pondus sur de la paille par des poules élevées en plein air, leurs parents ont transformé une pratique traditionnelle à léchelle locale en modèle économique délevage et de distribution très porteur. Cocorette se lance aujourdhui dans le snacking et la restauration hors foyer. Le produit commercialisé dès ce mois de mai : un pack de deux ufs durs avec leur coquille accompagné de mayonnaise.
« Lidée était de revaloriser luf dur, expose Thierry Gluszak. Nous sommes partis du constat dun marché qui a un peu disparu, avec des ufs devenus insipides et caoutchouteux. » Outre le côté « comme à la maison » et le clin dil au zinc du bistrot, la coquille permet une date limite de consommation de 25 jours. Surtout, le goût et lonctuosité sont préservés grâce à une cuisson vapeur, selon un procédé développé avec Adrianor. Le centre de ressources technologiques pour lagroalimentaire a également aidé à la définition du produit par rapport aux attentes en mettant lentreprise en contact avec le groupe de restauration Elior. Le procédé de cuisson est exploité par un sous-traitant, Cocorette sest équipée dune operculeuse et conditionne les ufs durs avec une mayonnaise produite à Cambrai par Daniel-Dessaint et un astucieux couvert. Le tout pour un investissement de quelque 60 K, avec lappui dOséo. « On souhaite développer lactivité traiteur mais en sortant de ce qui se fait déjà », indique lancien pharmacien.
Croissance de 35% sur le bio
Alors que ça caquette fort dans les poulaillers industriels depuis lentrée en vigueur de la directive européenne qui les oblige à mieux traiter leurs pensionnaires, et que lagroalimentaire crie à la pénurie, lentreprise créée à Arras en 1983 et installée à Sainte-Catherine depuis 2004 ne sest jamais aussi bien portée. Avec une croissance annuelle de 10 à 12% sur le conventionnel (label Rouge) et de 35% sur le bio, le groupe Cocorette (40 M de CA) récolte ce quil a semé : un réseau de 5 Pme indépendantes, à Nancy, Valence, Montauban et Laval, en plus dArras, qui collectent les ufs auprès de 350 fermes. Des fermes qui respectent un strict cahier des charges et sont accompagnées par le centre de gestion de lentreprise. Une présence dans le centre de la France est espérée dici un an ou deux. Avec 43 salariés et 150 producteurs, Arras totalise 1,7 million dufs ramassés, conditionnés et expédiés chaque année, à 90% dans la grande distribution. Lentreprise nattend plus quun signe du marché pour sortir ses ufs de leurs boîtes : à quand les biscuits aux ufs Cocorette ?
Sophie Pecquet
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