L'Artésienne s'adjuge l'Imprimerie centrale de Lens

Liévin. La coopérative doit finaliser d'ici la fin d'année le rachat de 100% de sa voisine lensoise. De quoi bâtir le premier imprimeur du Pas-de-Calais.

 

L'union fait la force. C'est l'esprit du rachat par la Scop L'Artésienne, à Liévin, de son homologue l'Imprimerie Centrale de Lens, au terme d'une année de travail et de réflexion stratégique. Les tailles d'entreprises sont très homogènes avec le même chiffre d'affaires unitaire (6,2 M€), un effectif proche : 45 personnes pour la première, 36 pour la seconde, et des sites de 4 500 m2 bâtis chacun. Malgré la crise, qui a entraîné des baisses d'activité de l'ordre de 30% et une quinzaine de départs volontaires, les entreprises sont présentées comme très saines. « On a les reins solides ! », sourit Catherine Mortreux, membre du comité d'administration de la Scop. Christophe Capelle, repreneur de « la Centrale » en 1998, souhaitait la revendre pour des choix personnels et a choisi l'Artésienne parmi plusieurs candidats en raison de sa proximité mais aussi de valeurs partagées. Les salariés de la Centrale pourront d'ailleurs acquérir des parts sociales et devenir ainsi « scopistes » à l'issue du processus d'absorption, attendu en fin d'année. Il s'agit de la toute première croissance externe pour l'Artésienne, créée en 1967.

Ce rachat à 100% doit générer de multiples synergies : la mutualisation de plusieurs activités (fonctions supports, prépresse, impression numérique, impression de grands formats, sous-traitance...) et une complémentarité commerciale. « Nos clientèles sont très différentes, il y a très peu de croisements et des potentiels différents », poursuit Catherine Mortreux. Le parc machines doit également générer une dynamique. L'Imprimerie centrale dispose par exemple d'une machine HV (offset avec encre à séchage rapide), tandis que l'Artésienne a développé une expertise technique et digitale qui profitera à la Centrale. Avec la taille critique du nouvel ensemble, qui vise un chiffre d'affaires de 14 M€, l'objectif est en effet de pousser les feux dans le domaine du numérique, à commencer par le print-to-web ou la personnalisation par la data. La fusion passera aussi par le regroupement de l'entreprise sur un seul site et la vente de l'autre. Le choix n'est pas encore arrêté sur ce chapitre.