Lavenir de Desseilles Laces en sursis
Lhorizon semblait de?gage? pour le den- tellier historique de Calais et ses 74 salarie?s. Fin 2015, des nouvelles gammes en jacquard et en leavers ont se?duit des investisseurs chinois (cf Eco 121 n° 57) et auguraient de nouveaux de?bouche?s dans la lingerie fine. Mais voila? ! De?but de?cembre, le tribunal administratif de Lille a annule? lautorisation accorde?e en 2013 par linspection puis par le ministe?re du travail au licenciement de cinq salarie?s prote?ge?s. Le montant des indemnite?s cumule?es se?le?ve a? 700 K. Trop pour une entreprise de?ja? fragilise?e par une dette de 3M. «La seule solution e?tait de demander une liquidation pour retrouver un repreneur», justifie Jean-Louis Dussart, un des trois dirigeants. Exit linvestissement de 400K promis par Grace Wang, la femme daffaires chinoise entre?e au capital en septembre 2015 pour 300K.
74 emplois sur la sellette
Lentreprise venait de?tre place?e en redressement judiciaire pour la seconde fois. Faute de trouver repreneur, ce fleuron de la dentelle calaisienne devrait mettre la clef sous la porte... et supprimer 74 emplois. « Tous ces gens la? sont comple?tement hors-sol. En prenant cette de?cision, ils ont signe? larre?t de mort de lentreprise », sinsurge Fre?de?ric Motte, pre?sident re?gional du Medef.
La de?cision marque le dernier rebondissement dun conflit ouvert en 2013 par le licenciement de 9 employe?s de la branche leavers de lentreprise dont cinq ouvriers tullistes repre?sentants du personnel. « Nous leur avons propose? de modifier leur contrat de travail. Ce quils ont refuse? », raconte Jean-Louis Dussart, qui affirme avoir agi dans les re?gles. « Le licenciement a e?te? fait dans le service ou? on perdait le plus dargent qui e?tait le service leavers. Nous avons de?cide? de re?duire les cou?ts par les effectifs et nous sommes passe?s par la voie le?gale», raconte Jean-Louis Dussart qui a me?me envisage? la cre?ation dune Scop.
Nous attaquerons lEtat
Toujours est-il que le juge administratif a retenu quaucune proposition de reclassement interne navait e?te? propose?e aux salarie?s. « Il n y a eu aucune recherche de reclassement. Ca me parai?t tout a? fait logique », abonde Jean- Pierre Mougel, lavocat des cinq salarie?s. Trois ont re?inte?gre? le site de?but janvier. Les deux autres re?clament des indemnite?s aux prudhommes. Dans langoisse de lattente, 90 salarie?s de lentreprise et de ses sous-traitants se sont regroupe?s en collectif. « Il a pour vocation de faire du bruit et de faire parler de nous. On na tenu compte que de 5 salarie?s prote?ge?s mais pas des 74 autres. Nous avons pris un avocat et nous attaquerons lEtat », sinsurge Renato Fragoli, de?le?gue? CFTC de lentreprise qui a rec?u a? la mi-fe?vrier la visite du pre?sident de re?gion Xavier Bertrand. Les repreneurs avaient jusquau 29 fe?vrier pour de?poser une offre de reprise. Trois auraient manifeste? de linte?re?t mais lespoir semblait mince lorsque nous mettions sous presse. « Laversion des investisseurs pour le risque est connu », remarque Jean- Louis Dussart. En attendant lappel, Desseilles Laces, qui a re?alise? en 2015 un CA de 7M, a demande? la suspension de la de?cision. Le juge devrait se prononcer en mars.
E.V.
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Olivier Talbert et Olivier Bonneval, Le duo gagnant des business clubs
Les deux Olivier Talbert et Bonneval ont lance? contre toute raison dans une re?gion de?ja? dense en re?seaux un nouveau club de dirigeants en septembre 2013 a? Valenciennes. Deux autres ont suivi a? Lille et Lens, et le concept va e?tre franchise?. De?coiffant.
Interview de Jean-René Lecerf: " Si nos départements se retrouvent sous tutelle, cela veut dire que nous sommes la Grèce."
Le Nord, premier de?partement franc?ais par la taille et par le budget -supe?rieur a? celui de la nouvelle grande re?gion- est en situation de quasi-faillite. Un an apre?s son e?lection, son pre?sident Jean-Rene? Lecerf e?voque le plan de redressement de la collectivite?, mais aussi le bras de fer sans merci engage? avec l'Etat. Rencontre.
Enquête: L'automobile régionale remonte en puissance
Apre?s la grande embolie de l'anne?e 2009, suite a? la faillite de Lehman Brothers, l'industrie automobile mondiale a failli e?tre engloutie. Elle reprend vigueur. Et la re?gion, terre automobile depuis les anne?es 60, en prend aujourd'hui toute sa part.