Le Garrec élargit encore son terrain de jeu outre-mer

Fondé en 1930, le groupe Le Garrec est une figure historique de la pêche boulonnaise. Il pèse ses 100M€ de chiffre d'affaires consolidé pour 500 salariés à travers le monde. Cela fait longtemps que le groupe familial, basé à Capécure, s'est positionné sur l'exploitation des ressources halieutiques à l'outre-mer. Dernière croissance en date : l'armement a racheté, via sa filiale réunionnaise Cap Bourbon, quatre entreprises de pêche à Saint-Pierre- et-Miquelon. "Nous cherchons à redynamiser toute son activité halieutique, voir ce qu'on peut y pêcher en y mettant les moyens", raconte Olivier Wauters, directeur général du groupe. Plus concrètement, Le Garrec vient d'y acquérir la Société Pêche du Nord. Un ensemble intégrant deux usines de transformation, un élevage de noix de Saint-Jacques et deux bateaux de pêche. "Nous y mettons un troisième chalutier pour réussir à pêcher ce qu'il est possible de pêcher. On ne va pas mégoter, soit on prend une position de leader, soit on devient au moins des référents."

Créée en 2016, Cap Bourbon pêche quant à elle la légine aux larges des îles Kerguélen et Crozet. Pendant longtemps, Le Garrec s'est aussi engagé dans l'exploitation du thon tropical via sa participation à la Compagnie française du thon océanique (CFTO) à Concarneau qui n'a pas résisté à la concurrence asiatique.

Ces aventures ne l'ont pas coupé de son port d'attache. Parti de la pêche au chalut, le groupe s'est diversifié dans la transformation mais également la vente de produits parapétroliers. Le Garrec a ainsi participé à l'essor de la filière des produits de la mer. Dans la zone Capécure, sa filiale Norfrigo, d'une capacité de stockage de 37 000 palettes, congèle et conditionne le poisson importé pour ses clients de la grande distribution. En 2011, le groupe a abandonné totalement la pêche hauturière sur son berceau historique. Une activité pratiquée au sein d'Euronor en association avec Nord Pêcheries cédé depuis à un groupe britannique. En 2016, le groupe s'offre un retour aux sources en entrant dans la société Scopale. L'entreprise tente depuis de perpétuer la pêche artisanale locale. Deux bâteaux viennent d'enrichir sa flotte. Trois autres devraient être mis en service d'ici 2018.