Le printemps biosourcé de MAUD

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Maud ne veut plus du bonnet d'âne délivré il y a deux ans par l'audit national. Le pôle a pour cela de sérieux arguments à défendre. En 2015, 30% des plastiques entrant dans la fabrication des véhicules français seront des bioplastiques issus de matières premières végétales...voire d'algues! Et Maud entend bien jouer sa partition dans ce défi stratégique, où la course est engagée entre pétroliers et agrochimistes, avec en ligne de mire des investissements considérables. Et ceci, d'autant plus que les bilans économiques plaident largement pour la production des plastiques bio face aux polymères dérivés de l'or noir
L'équipe de MAUD s'est très vite emparé de ces enjeux. Elle s'affiche désormais comme l'interface dans le domaine des matériaux biosourcés, " éco-concevant " toutes les étapes du cycle de vie des produits . " Depuis la synthèse chimique, à la fonctionnalisation de la matière première jusqu'à la fin de vie, en passant par la transformation et la mise en forme de nouveaux matériaux polymères ", explique Olivier Varlet qui a pris la direction générale du pôle depuis janvier 2008.
C'est d'ailleurs ce qu'il a défendu à Paris le 14 avril dernier lors de " son entretien contradictoire " passé devant les représentants du groupe technique interministériel chargé de statuer définitivement sur le sort des clusters en attente de labellisation.

MAUD n'a pas seulement modifié son nom de " Pôle Matériaux A Usage Domestique "  en " Pôle Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable ". " Nous ne voulions pas nous laisser enfermer dans les trois domaines de compétences qui étaient les nôtres dès le départ à savoir les arts de la table, les industries graphiques et l'emballage ", souligne Olivier Varlet. Le fait de quitter l'Audomarois et de s'implanter au parc de la Haute Borne, aux côtés des principaux laboratoires de recherche publique a également contribué à la montée en puissance visible du pôle depuis deux ans.

Le leader français des matériaux agrosourcés

Dès son arrivée, Olivier Varlet a eu à gérer le délicat dossier du CREATE (Centre de Recherche Appliquée et de Transfert d'Expertise) dont le déficit s'alourdissait de mois en mois. Mais il a dû également apporter les preuves tangibles de sa spécificité et de ses expertises. MAUD a ainsi multiplié les offres de services à ses adhérents : formation, veille réglementaire, projet Advise pour la veille et l'Intelligence stratégique Economique en lien avec l'INPI.... Et depuis septembre 2009, MAUD s'est ouvert le champ immense des produits biosourcés avec l'un de ses adhérents et partenaires de choix pour ce dossier , le groupe Roquette.
" C'est un virage à 180° ", lance-t-il. Et de souligner aussitôt la différence fondamentale entre les biomatériaux comme le chanvre utilisé dans l'éco-construction et les bioplastiques obtenus à partir de procédés biochimiques complexes.

MAUD a pris à bras le corps ce dernier volet,particulièrement prometteur , selon les différents protagonistes. MAUD compte s'appuyer sur le tout nouvel Institut Français des Matériaux Agrosourcés (IFMAS) qui pourrait bénéficier de la manne du Grand Emprunt - dont 8 milliards seront dédiés à la recherche. Pour Olivier Varlet, " ce tout nouveau laboratoire constituera l'un des pôles français des matériaux biosourcés reconnus sur le plan international ". Avec un budget prévisionnel d'environ 100M sur cinq ans, il doit réunir des équipes de recherche publiques et privées du Nord Pas de Calais, plaçant la région parmi les leaders français des matériaux agrosourcés.

Gommer les frontières interrégionales

Qui trouve-t-on au coeur de l'IFMAS ? Des équipes de recherche du groupe Roquette travaillant au projet Demoplant*, de l'Institut Chevreul, du CNRS, de l'INRA, du laboratoire des polymères de l'Ecole des Mines de Douai et de l'Ecole Nationale de Chimie de Lille.
Après le stade de la recherche sur les matériaux biosourcés viendra celui des tests. Ce sera l'objet entre autres du futur centre d'application industrielle des matériaux innovants agrosourcés (CREPIB), adossé au savoir-faire de la puissante plasturgie régionale (250 entreprises et 11 000 emplois, 3ème rang national). Il sera implanté sur 3000 m2 à Bruay-La-Buissière, derrière le CRITT M2A. Le centre mobilisera 15 M d'investissement (50% FEDER, 30% Région, 20% Artois Comm).

Les ambitions de MAUD ne s'arrêtent pas là : Olivier Varlet compte bien multiplier les partenariats et travailler en bonne intelligence avec notamment le pôle IAR de Champagne-Ardenne auquel adhère également un certain ... Roquette Frères. " Nous avons rencontré Daniel Thomas, le président du pôle Industrie et AgroRessources  qui devrait nous transmettre prochainement sa réponse ". Les deux pôles ont des atouts indéniables, au premier rang desquels figure la maîtrise de toute la chaîne de production des bioressources : gisement, extraction, séparation et purification, cyclisation et fonctionnalisation, polymérisation et enfin usages et produits finaux.
Mais MAUD est aussi ouvert à des coopérations régionales. Avec UpTex dans le domaine du développement des textiles souples, par exemple. Mais aussi avec les spécialistes du pôle Matéria Nova de Mons ( Belgique) ou Materalia en Lorraine. " On a la chance de pouvoir créer de véritables compétences au nord de Paris en matière de recherche dans les matériaux biosourcés ", plaide Olivier Varlet bien décidé à faire tomber les frontières dans ce domaine-là.

*Roquette doit investir environ 50 M dans son usine de Lestrem pour passer de la phase de pilote à la production industrielle dès 2012 et fabriquer 25 000 tonnes de plastiques biosourcés par an.

MAUD comptait 75 adhérents à fin 2009 . Soit 30% de PME-PMI en plus sur deux ans et 70% d'adhérents supplémentaires. L'équipe s'appuie sur sept permanents pour un budget annuel de 895K. Sur 44 projets labellisés, Maud en compte 28 qui ont obtenu un accord de financement pour un montant d'aides publiques de 14,4 M et une participation financière des entreprises de 21 M. Il faut y ajouter les contributions de l'Institut Chevreul (21,5 M) et du CREPIB (12 M). Maud développe notamment des projets avec l'INRA de Lille comme Interspore (modélisation de la dynamique des interactions de spores de bacillus par rapport aux matériaux) qui auront des impacts industriels importants ou comme le projet Nettsurf.

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