Le suisse Schmoltz+Bickenbach choisi pour Ascometal, Ascoval en péril

En dépit du soutien fort affiché par les pouvoirs publics et trois régions françaises au candidat Liberty House, le tribunal de grande instance de Strasbourg a choisi l'offre de reprise du suisse Schmolz + Bickenbach pour reprendre les sites sidérurgiques d'Ascometal, spécialiste des aciers spéciaux. Pour la région, ce choix est lourd de conséquences car seule Liberty House s'engageait à reprendre l'aciérie AscoVal, à Saint-Saulve, en redressement judiciaire, avec ses 299 salariés sans compter les sous-traitants.

"Décision incompréhensible" 

De son côté, Schmolz+Bickenbach ne s'engage qu'à fournir de l'activité à la société pendant deux ans. Xavier Bertrand, qui soutenait clairement l'offre alternative, estime que le risque est très grand : « Comment peut-on croire à un engagement long terme de Schmoltz en Alsace alors qu'ils ont exactement la même usine en Allemagne ? L'usine de trop sera celle de Hagondange, c'est une évidence », déclarait-il vendredi soulignant que l'offre de Liberty House était la seule de nature à avoir une véritable filière des aciers spéciaux. Elle avait au demeurant le soutien des syndicats, des administrateurs et du mandataire judiciaire ainsi que des élus locaux. Pour rappel, Liberty House est engagé en parallèle dans la reprise de l'usine Aluminium Dunkerque, la plus grosse fonderie d'aluminium d'Europe, qui fêtait vendredi ses 25 ans, en présence du repreneur qui avait réitéré à Eco121 son ambition pour Ascometal.

Dans une lettre ouverte au Président de la République, au ton très acide, Xavier Bertrand pourfend l'attitude du gouvernement qui a préféré le projet Schmolz+Bickenbach. "Cette décision incompréhensible va à l’encontre du choix des salariés et élus locaux. Le gouvernement tire ainsi un trait sur la filière d'avenir que représentent les aciers spéciaux, en lien avec la production automobile", lance le Président de Région qui "exige, dans les plus brefs délais,  une réunion d'urgence avec toutes les parties prenantes afin de sauver ce qui peut encore l'être"

OD