Les parcs d'activités à l'heure de la rénovation

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France





















La question de la rénovation des grands parcs d'activités de la région est à l'ordre du jour. Beaucoup datent des années 60 ou 70. Ils ont vieilli. Non seulement dans leurs infrastructures et leur bâti mais dans la conception même de leur aménagement. Un phénomène non sans conséquence. L'attractivité de ces sites est remise en question, surtout si à proximité un parc plus récent leur donne un coup de vieux supplémentaire. Leurs occupants se plaignent. Ils redoutent la dépréciation de leur patrimoine immobilier. Ils réclament davantage de services de proximité. Aussi bien à leur intention qu'à celle de leurs salariés. Ils déplorent aussi le déficit d'image que leur valent un environnement sans attrait, des chaussées dégradées, des bâtiments défraîchis.

Face à ces exigences, le SIZIAF, en charge du parc Artois- Flandres – le plus vaste du Pas-de-Calais, a adopté en 2009 un plan de relance de 10 millions d'euros. Au programme : la rénovation des espaces verts du parc et de l'éclairage public et la réfection de voiries, sous forme de routes durables laissant leur place aux modes de déplacements doux. Ce plan incluait également la construction d'un bâtiment d'activité à hautes performances énergétiques et environnementales, proto d'une future série de sept constructions semblables destinées à accueillir des services à l'industrie, qui cherchent par nature la proximité avec elle.

Des efforts payants

Le SIZIAF n'a toutefois pas attendu 2009 pour mettre le parc au goût du jour. Sa vocation exclusive est en effet de gérer le site, de la définition de sa stratégie à son animation quotidienne, explique son directeur Vianney Leveugle. D'où une adaptation permanente, depuis ses origines, à l'évolution de l'économie et de la demande. Dès les années 90, le SIZIAF a entrepris d'améliorer la qualité paysagère du site. En 2000, il l'a doté d'un hôtel d'entreprises destiné initialement à accueillir les fournisseurs ou les sociétés de maintenance en mission temporaire et ouvert désormais aux PME ou aux artisans. En 2004, il a mis le site en mesure de décrocher la certification ISO 14001, pour ne citer que ses plus importantes initiatives.

L'effort s'est montré payant, estime Vianney Leveugle. " Aujourd'hui, les entreprises ne s'implantent plus seulement pour la situation géographique du site mais aussi pour sa qualité. " Le SIZIAF parvient ainsi à régénérer le tissu économique existant. Même si c'est à petite dose : trois implantations cette année, crèche comprise, soit autant que durant le millésime plutôt favorable de 2007. Dans l'immédiat, c'est le développement des services aux salariés qui mobilise le SIZIAF. L'organisme est en contact avec un promoteur pour offrir au parc un centre de services qui leur serait destiné.

Un projet sur le CRT

L'exemple d'Artois Flandre a de quoi inspirer la CCI Grand Lille. La compagnie se montre en effet préoccupée par le vieillissement de parcs qu'elle a aménagés dans les années 70 ou 80. C'est le cas notamment du Centre Régional de Transports ( CRT ) de Lesquin, un site de l'ordre de 300 à 400 ha, principal centre de distribution de la métropole lilloise, dont le bâti, parfois sans occupant, répond de moins en moins aux normes en vigueur en matière de sécurité et d'environnement.

" L'image que donne le parc vis-à-vis de l'extérieur, c'est également l'image des entreprises qui y sont implantés. " Bernard Pacory, directeur de la CCI Grand Lille, en charge des parcs d'activités

C'est pourquoi la CCI vient de lancer un état des lieux, indique Bernard Pacory, le directeur général en charge du dossier. Afin d'asseoir sur ce constat les lignes de force de cette rénovation et les moyens de la mettre en oeuvre, sous forme, par exemple, d'une société foncière qui rachèterait les bâtiments vétustes pour les rénover ou les reconstruire. C'est une démarche collective qu'entend initier la CCI, en laissant leur place à tous les acteurs, y compris Lille Métropole en sa qualité d'aménageur public. A cet égard, le chambre consulaire propose d'intégrer la rénovation du parc au programme négocié avec la collectivité en mars 2008 et visant à produire 1.000 ha de parcs d'activité nouveaux en 10 ans. Une intégration qui permettrait de remédier aux difficultés à dégager du foncier auxquelles se heurte ce programme.

Un projet nécessairement de longue haleine. " On est sur un timing de cinq, dix ou quinze ans ", reconnaît Bernard Pacory. " Raison de plus pour donner rapidement l'impulsion initiale au projet ", estime Hervé Allard, l'élu consulaire en charge du dossier, qui semble redouter la lourdeur de la machine communautaire et le manque de régularité et de fluidité des rencontres avec ses responsables.

La qualité, atout primordial pour un parc en zone rurale

Pour être attractif en zone rurale, il faut mettre le paquet. Entre Arras et Saint-Pol-sur-Ternoise, la Communauté de communes de l'Atrébatie s'est approprié ce postulat en aménageant Ecopolis, un parc d'activités de 13 ha, sur la commune de Tincques. A travers le choix de la qualité. En privilégiant d'abord une approche environnementale dans la conception du parc. Mais aussi en le dotant d'équipements performants : télécoms à haut débit, raccordement au gaz, renforcement électrique et crèche d'entreprises. Elle lui a également donné un coeur de cible : l'accueil de praticiens de l'éco-construction et de développement durable. Même si elle l'ouvre à d'autres activités dès lors que les candidats projettent d'évoluer vers ces secteurs ou accompagnent l'aménageur dans son effort de qualité.

Le site a accueilli jusqu'à maintenant une pâtisserie industrielle employant 240 personnes. Il vient de bénéficier de la signature de deux contrats d'implantation en vue de la création d'un centre logistique de 6.000 m2 et d'un atelier d'usinage plasturgique de précision. Trois prestataires de services liés au bâtiment sont également installés dans la plate-forme multi-services du parc. Ses responsables comptent par ailleurs sur deux contacts " sérieux " pour enrichir ce palmarès.


Trois questions à Frédéric Cuvillier, président de la Communauté d'agglomération du Boulonnais (CAB)
"L'EXIGENCE ENVIRONNEMENTALE N'EST PAS UN HANDICAP"

par la CAB ? A quel concept d'aménagement répond le parc d'activités de Landacres aujourd'hui géré Ce parc a pour vocation de s'intégrer le plus possible dans un paysage bocager, de manière à mettre à profit les réserves foncières de l'arrière-pays boulonnais sans nuire outre mesure à cet environnement naturel, une ambition sanctionnée par une certification ISO 14001 en 1998. D'où des surfaces importantes accordées aux voiries et espaces verts (65 ha sur 170), la présence d'une coulée verte et d'un ruisseau à travers le parc et les exigences imposées au entreprises en termes de gestion des espaces naturels et d'aspect de leurs bâtiments.

Quatorze ans après son lancement, quel bilan faites-vous de l'opération ? On peut parler de succès. Le parc héberge 13 entreprises, bientôt 14, pour un effectif de 700 salariés. L'agroalimentaire, à l'intention duquel il a été conçu à l'origine, est majoritaire en termes d'emplois mais pas en nombre d'entreprises. Le parc accueille un panel d'activités assez large : bâtiment, cosmétique, fabrication de détergents biologiques, négoce-distribution et bientôt logistique. Il accueille également des entreprises innovantes qui contribuent à tirer vers le haut leurs voisines.

Comment expliquer ce succès malgré des conditions d'implantations un peu plus exigeantes qu'ailleurs ? Le parc séduit les entreprises qui ont intégré la démarche environnementale dans leurs produits et leurs process, comme le fabricant belge de lessives et détergents biologiques Ecover. Il attire également les entreprises désireuses d'offrir un cadre de travail agréable à leurs salariés ou de donner d'elles une image positive à leurs visiteurs et clients.


L'exemple de Prouvy-Rouvignies

Des intercos de la région ont déjà procédé à la rénovation de parcs d'activités anciens. C'est le cas de Valenciennes Métropole, avec son parc de l'aérodrome Est, dit également de Prouvy-Rouvignies, étendu sur 140 ha, datant des années 70 et occupant plus de 5.000 salariés dans des secteurs comme l'automobile, la mécanique, la logistique.
Les voiries se dégradaient, les bâtiments vieillissaient, reconnaît Jean-Luc Legarez, chargé du développement économique à l'agglo. Les occupants se plaignaient. Le site souffrait, qui plus est, de la comparaison avec le parc d'activités de l'aérodrome Ouest, zone contiguë, plus moderne et plus aérée.

C'est pourquoi Valenciennes Métropole a procédé en 2003-2004 à la rénovation complète de sa voirie. Pas sans hésitation, reconnaît Jean-Luc Legarez. Non qu'elle jugeât l'opération superflue. Mais parce que le montant de sa contribution aurait suscité davantage de créations d'emplois en s'investissant dans un nouveau parc.

Une facture de 3,5 millions

Au prix d'une facture de 3,6 M€, partagée avec la Communauté d'agglo de la Porte du Hainaut et abondée par l'Europe, Valenciennes Métropole a toutefois enregistré des retombées positives. La plus évidente, selon Jean-Luc Legarez, est le regain d'attractivité dont a bénéficié le site, lui évitant une multiplication des " dents creuses " et la dépréciation immobilière qui s'ensuit.

L'opération n'est ainsi pas pour rien dans la venue sur le parc de plusieurs activités de vente en gros et aux particuliers de matériel sanitaire ou de matériaux de construction. Elle a également suscité l'arrivée ou la rénovation de plusieurs restaurants ou structures hôtelières. De même que la création sur le site par Vinci d'un parc routier qui n'a toutefois pas connu le succès escompté.

L'investissement a par ailleurs suscité celui des entreprises occupantes. Par l'intermédiaire de leur association, elles ont amélioré la signalétique de la zone, mis en place un système de gestion des déchets industriels banals ainsi qu'un système de co-voiturage entre salariés du site. A quoi il faut encore ajouter les services implantés sur la zone voisine avec laquelle le parc forme un seul ensemble aux yeux de ses visiteurs.

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