Logements neufs : Des ventes en hausse mais un marché toujours fragile

« La reprise est là c’est incontestable ! », s’est réjoui ce matin Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Nord lors d’une conférence de presse. Sur les neuf premiers mois de l’année 2015, les représentants de la profession annoncent plus de 2000 réservations nettes sur la métropole lilloise où se concentrent 82 % du marché régional. Soit une progression de 52 % par rapport à 2014. Un redémarrage substantiel comparé à la tendance nationale qui n’a progressé que de 18 % sur la même période.

 Dans les ventes en collectif (87% du total des ventes), 58 % ont été conclues à investisseurs contre seulement 17% en acquisition à la propriété. Une spécificité bien lilloise selon les professionnels du secteur. «  Quand les investisseurs ne sont pas là, les chiffres sont mauvais. Quand ils sont là, c’est à dire depuis octobre 2014, nos chiffres à nous sont très bons », remarque Pascal Boulanger. Afin de compenser ce déséquilibre, les promoteurs demandent de nouvelles incitations fiscales pour encourager l’accession à la propriété.

 Comme dans le reste du pays, l’offre commerciale sur la métropole n’est pas suffisante pour suivre la demande en logement. Au point de faire craindre à la FPI et ses membres une pénurie. Car en 2015, l’offre disponible de logements a diminué de 26% et dans le même temps, la durée de commercialisation est passée de 22 à 10 mois.

 Autre sujet sensible : la taille des logements réclamés par les municipalités. Les élus imposeraient des T4 aux promoteurs qui préfèreraient bâtir des typologies plus en adéquation avec le marché à savoir des T3 et des logements de 45 m2 : « On se rend compte que dès qu’il y a des familles, on est plus dans la petite maison à 8 ou 10 km de Lille. Si on les vend à des investisseurs qui font de la colocation à quoi ça sert ? On est obligé de déstocker. On voudrait qu’ils nous fassent confiance, on connaît le marché», râle Pascal Boulanger.

 E.V.