Pasteur Lille veut réactiver la générosité
Pasteur Paris : 42M de collecte par an. Pasteur Lille : 1 M... Nul besoin de longue analyse pour comprendre la distance qu'a laissé creuser notre fondation régionale avec son homologue parisienne. Un fossé qu'expliquent les ressources abondantes dont avait pu bénéficier l'Institut à travers son activité commerciale d'analyses. Mais la vache à lait est devenue un pôle de pertes lourdes, obligeant Pasteur Lille à s'en séparer, avec moult soubresauts sociaux. Aujourd'hui stabilisé et recapitalisé par les collectivités, l'IPL veut exploiter ce gisement important de ressources, dans une des régions les plus généreuses. Pour professionnaliser cette activité, Eric Diers, le nouveau secrétaire général, a créé une direction marketing et du développement, confiée à Mathieu Sidrot (photo), diplômé de l'ICN , passé ensuite chez IBM, Altran, Leroy Merlin ou l'Edhec.
Capital confiance de 98%
Une phase diagnostic a été posée, avec l'appui de Market Audit, via un sondage en mécénat. Avec des constats édifiants : seuls 10% des sondés savent que Pasteur Paris et Lille sont strictement indépendants. Les trois quarts ignorent que les dons parisiens ne bénéficient pas à Lille. Deux sur trois pensent que Pasteur Lille vit de financements publics, alors qu'ils ne représentent que 25% du budget. Mais 98% disent qu'il s'agit d'une Fondation dans laquelle ils peuvent avoir confiance. Un score albanais.
L'établissement a commencé à muscler son activité donations, et compte bien accélérer. Avec les tout premiers résultats : en 2012, les dons ont fortement progressé à 300 K (136 K en 2011), auxquels s'ajoutent les legs (850 K/an). Au lieu des deux campagnes un peu « bricolées », l'IPL est désormais sur le rythme de 10 opérations dans l'année, élargies à la population au-dessus d'une ligne Calvados - Strasbourg. Il s'agit aussi de faire connaître beaucoup plus la Fondation, ses découvertes, ses labos. Le potentiel est là : sur le seul mois de décembre, L'IPL a enregistré 1000 nouveaux donateurs, portant à 15 000 le nombre de donateurs actifs. Encore infime par rapport aux 400 000 de Pasteur Paris, mais la pompe est bien amorcée et l'IPL veut monter en régime. Et dépasser à un horizon pas trop lointain les 10% de ressources issues de la générosité, contre 5% de son budget aujourd'hui. Une exigence pour garantir le développement. « Pas de ronds, pas de mission », résume Mathieu Sidrot.
O.D
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