Raouti Chehih: " Nous allons damer le pion à bien d'autres régions"

8 ans apre?s sa cre?ation, quel bilan faites-vous d'Euratechnologies ?

Ce qui est assez bluffant, c'est que nous, qui pilotons le projet depuis ses de?buts, n’avions pas imagine? autant de succe?s. Aujourd'hui, Euratech c'est a? peu pre?s 180 entreprises, et nous avons de plus en de plus de mal a? compter. Peut-e?tre 200 en comptant Blanchemaille. Je ne compte pas les 100 porteurs de projets que nous « incubons » chaque anne?e. Depuis le de?but, plus de 300 entreprises y sont passe?es pour a? peu pre?s 5400 emplois. Nous commenc?ons a? avoir une premie?re ge?ne?ration d'entrepreneurs a? succe?s. Tre?s prochainement, trois ou quatre entreprises vont an- noncer des leve?es de fonds assez conse?quentes. Le mode?le fonctionne et le projet a rencontre? son public. Et surtout, je dois saluer le soutien sans failles de nos 3 collectivite?s actionnaires la Me?tropole Europe?enne de Lille, la Re?gion Hauts de France et la Ville de Lille, de?terminant dans la monte?e en puissance du projet.

 

 


Combien de temps a pris la cre?ation de l'e?cosyste?me Euratech ?

Cela a pris six ans pour avoir une masse critique. Nous n'en profitons re?ellement que depuis deux ans. D'ailleurs, nous n'avons pas eu le temps d'en profiter car nous nous sommes de?ja? mis en danger pour la phase d'apre?s. C'est parti d'un coup ! Nous avons beaucoup e?te? aide?s par la prise de risque des entrepreneurs qui nous entourent. C'est a? eux qu'il faut rendre hommage pour avoir cre?e? des entreprises dans des pe?riodes comme 2008-2010, au plus fort de la crise financie?re mondiale. En me?me temps, le nume?rique aime bien les pe?riodes de crise et de de?pression ou? il faut re?inventer l'e?conomie parce qu'il ame?ne de solutions, parfois simples a? mettre en oeuvre. Quand on parle de transformation digitale, ce n'est pas simplement mettre du digital dans un me?tier. C'est re?pondre a? un besoin exprime? par un marche? et le faire avec une force de frappe beaucoup plus grande. Le projet a e?te? pense? en 1999 pour ouvrir en 2009. Nous avons fait de grandes choses, mais n’avons pas encore totalement re?ussi. Par rapport a? ce que nous voulons en faire, nous n'en sommes qu'au tout de?but. Les gens en voient de?ja? la fin parce que cela se remplit, et qu'il y a des ba?timents autour. Mais c'est maintenant que cela devient inte?ressant et que cela va avoir un vrai impact « top line » sur la transformation e?conomique du territoire. C'est c?a le sujet d'Euratechnologies. Ce n'est pas juste un incubateur. Tout le monde sait en monter un. Comment avec cet outil peut-on accompagner un territoire a? se pre?parer aux emplois et usages de demain ? Je ne suis candidat a? rien, je ne milite dans rien mais j'ai toujours e?te? attire? par cette question du challenge e?conomique. Euratechnologies doit e?tre cet acce?le?rateur de transformation e?conomique territoriale.

 

 

"Le nume?rique aime bien les pe?riodes de crise et de de?pression ou? il faut re?inventer l'e?conomie parce qu'il ame?ne de solutions"

 


La poigne?e de mains entre Macron et un robot au Salon Vivatech annonce-t-elle la fin du travail che?re a? Hamon ?


Je ne crois pas a? c?a et je pense que nous avons notre carte a? jouer. Qu'est ce qui a fait la force et l'emploi de notre re?gion ? Ce n'est pas uniquement l'automatisation ou la me?canisation du travail. C'e?tait le fait d'avoir pu compter sur des ouvriers spe?cialise?s. Des OS qui devenaient en- suite OHQ [ouvriers hautement qualifie?s N.D.LR] et ainsi de suite...C'est la me?me e?conomie qu'il faut recre?er aujourd'hui en formant des OS dans le nume?rique. A force de formation, de travail et de progression, mais aussi gra?ce a? un acce?s plus grand et plus simple aux conte- nus de formation et au savoir, ils deviendront inge?nieurs ou experts, plus vite que nos aine?s a? qui il fallait parfois 20 ou 30 ans pour passer au niveau suivant. Malheureusement, nous avons un de?ficit chronique. Nous avons aussi un au- tre souci de taille, la transformation digitale des PME dites traditionnelles, et je ne parle pas juste de pre?sence en ligne. Cet enjeu est fondamental si on ne veut pas que se creuse le fosse? en- tre ces entreprises et leurs clients. Et l’effort est conside?rable, c’est comparable au passage du charbon a? l’e?lectricite?.

 

 

 

Cette pe?nurie de main d'œuvre freine- t-elle le de?veloppement de la filie?re ?

Chaque mois, entre 100 et 200 emplois s'ouvrent sur Euratech. Les offres arrivent sur le site ou? elles restent un mois parce qu'elles ne sont pas comble?es et les recruteurs passent a? autre chose. Les start-up ont une grosse difficulte? de recrutement. Elles essaient alors d'e?tre cre?atives, d'associer des gens au capital. Finalement, elles commencent a? essaimer a? Paris puis a? droite et a? gauche mais quelque part c'est un peu de va- leur qui s'en va. Le risque est que l'opportunite? d'emploi fuite vers d'autres territoires. Ce que je trouve dommage. Ce n'est pas la faute a? quelqu'un mais dans le nume?rique il y a plus d'entreprises en cre?ation ou en croissance que de ressources disponibles. L'alignement entre le nombre d'entreprises cre?e?es dans ce secteur et la capacite? des «fournisseurs» de talents a? couvrir le marche? n'est pas suffisant. Il faut que nous travaillions la? dessus. Ce n’est pas un proble?me re?gional mais mondial. Mais le sujet est pris se?rieusement par le Syntec et toutes les associations professionnelles re?gionales. Il faut maintenant en faire un sujet mobilisateur collectif et « industrialiser » les re?ponses.

 

 

 

Mais le diagnostic est pose? depuis longtemps ! Pourquoi ne trouve- t-on pas la solution ?

Cela prend du temps de former. Il faut une journe?e pour cre?er une boi?te. Cinq ou six ans pour former un inge?nieur et deux ou trois pour un bon technicien ou un bon de?veloppeur. Le proble?me est la?. Quand un de?veloppeur ou un inge?nieur arrive sur le marche?, il y a de?ja? tellement d'offres qu'ils doit choisir. Start-up ou grand groupe ? C'est un vrai sujet sur lequel on doit travailler et pas seulement sur la question de l'emploi. J'aimerais inte?grer une dose d'employabilite?. Comment mettre les gens en situation d'e?tre employables dans ce secteur ? Peu importe qu'ils soient jeunes, en deuxie?me ou troisie?me vie professionnelle, avec un background techno ou pas. Cette question est fondamentale, pour demain couvrir tous les besoins en terme d'OS dans le nume?rique. La deuxie?me question en amont sur laquelle nous allons travailler est celle de l'orientation. Nous voudrions une chai?ne globale entre les 6- 15 ans et les 17-77 ans en leur donnant la possibilite? de se former a? ces me?tiers pour un emploi, entreprendre ou comprendre le monde qui les entoure sans e?tre comple?tement de?passe?s par le nume?rique et en faire un bon usage. Dans le quotidien, tout ou presque a e?te? nume?rise? et il y a encore beaucoup de barrie?re a? l'utilisation de services de proximite? ou de services publics nume?rise?s par exemple. Une grosse partie de la population re?gionale, dont je fais moi-me?me partie, sont des migrants digitaux. Ils arrivent dans ce « pays » dont ils ne parlent pas la langue. Ils vont finir par l'apprendre via les usages, les applications, les services digitalise?s. J'aime bien faire le paralle?le avec les enfant de la ge?ne?ration Z qui eux sont ne?s « digitaux », parlent la langue et la lisent. J'aimerais qu’Euratechnologies les aide a? l'e?crire. Notre projet de campus de l’innovation est fait pour c?a.

 

 

 

Avez-vous re?ussi a? agre?ger les grands groupes de la re?gion a? votre e?cosyste?me ?

C'est devenu comple?tement naturel. Plus Euratech avance, plus je me rends compte que nous avons bien fait de faire ce que nous avons fait au moment ou? nous l'avons fait. Nous allons damer le pion a? bien d'autres re?gions en France. Il faut que les grands groupes de la Re?gion ache?tent ou investissent des entreprises du nume?rique et pas seule- ment a? Euratech, mais partout en Europe, voire dans le monde. Mobivia fait tre?s bien les choses, Leroy Merlin et Adeo, le Cre?dit Agricole avec son village, ENGIE en Re?gion, e?galement. D'ailleurs, elles lancent aussi leurs initiatives. Sur ces cinq dernie?res anne?es, il s'est passe? des choses dont on ne se rend pas toujours compte. Plusieurs acce?le?rateurs ont e?te? monte?s, Alacrite? est arrive?, ZTP, Sparkling Partners, via ID, Tektos, Altavia font un travail de qualite?, ovrent des portfolios de startups re?gionales mais aussi hors re?gion. Tous ces acce?le?rateurs sont des chances inoui?es pour l’e?conomie re?gionale, mais e?galement pour Euratech. L’initiative prive?e vient prendre le relais de l’action publique qui a couvert un vide pendant un moment. En plus, ils sont bons! Je ne pense pas qu'il y ait autant d'initiatives dans les autres re?gions franc?aises, hors Paris. Il nous faut plus de business angels, de fonds d’investissement avec de plus grands moyens, plus «d’exits» et c?a les corporates franc?ais et re?gionaux doivent nous y aider. Tout cela a e?te? pris en conside?ration, maintenant il faut mettre du carburant et e?tre patient.

 

 

 

Comment fonctionne aujourd'hui Euratech ?

Nous avons remasterise? notre programme. Avant, nous faisions le tout venant et nous voulions donner une chance a? tout le monde mais c'e?tait en mode artisanal et start-up pour aller vite a? l'essentiel. Cela nous a permis d'atteindre une masse critique. Nous avons quand me?me e?te? se?lectifs en restant dans notre secteur d'activite?, sans tom- ber dans le panneau du remplissage des me?tres carre?s. Il y a environ trois ans, nous avons commence? a? avoir beau- coup de volume que nous n'e?tions pas en capacite? de traiter et a? renvoyer vers les autres incubateurs re?gionaux. Nous e?tions a? saturation totale en terme d'immobilier, d'accompagnement et d'e?ve?nementiel.

 

"C'est la me?me me?canique que le foot. Il faut attirer beaucoup de talents pour voir sortir un Leo Messi ou un Ronaldo"

 

 


Comment avez-vous surmonte? cette crise de croissance ?

Pour la surmonter, nous nous sommes organise?s avec des produits d'accompagnement accole?s a? des niveaux de maturite? d'entreprises et a? des secteurs d'activite?s. C'est la? que nous avons cre?e? Think, Start, Scale et Grow, les quatre produits marquete?s d'Euratech qui permettent de mieux se?- lectionner les projets et de les mettre dans les bonnes cases en fonction de leurs besoins. Cela nous a change? la vie et nous avons multiplie? par trois ou quatre le nombre de postulants a? Euratechnologies. Plus vous avez une base large, plus le sommet de la py- ramide sera haut. Il faut beaucoup de projets en entre?e pour avoir des success stories de?livrant un niveau important d'emplois, de leve?e de fonds et inte?- resser des acque?reurs ou des clients. C'est la me?me me?canique que le foot. Il faut attirer beaucoup de talents pour voir sortir un Leo Messi ou un Ronaldo. Du coup, nous voulions aller sur la questtion du volume mais sans perdre en qualite? ni tromper l'ADN d'Euratech. C'est un ADN inscrit dans l'inte?re?t ge?ne?ral, c'est a? dire l'acce?s a? tous et a? tout mais avec des principes de se?lection ba- se?s sur l’ambition.

 

 

 

Certains jugent le nume?rique survalorise?. Une nouvelle bulle en vue ?

Je ne pense pas. De grosses valos ont e?te? faites mais non pas pour la valorisation de l’entreprise mais a? cause de risques de concurrence. Whatsapp, par exemple e?tait un sujet de concurrence entre Facebook et Google. Whatsapp ne vaut pas 16 milliards. Elle les vaut quand vous e?tes Facebook et que vous voulez empoisonner Google. Mais derrie?re des leve?es de fonds, il y a des jeux de strate?gie et d'intelligence e?conomique. Nous n'en sommes pas encore la? mais je ne pense pas que les entreprises soient sure?value?es. Au contraire, elles sont sous-e?value?es par rapport a? d'autres e?cosyste?mes en France et dans le monde. On est pluto?t pas mal sur les premie?res leve?es, mais il faut que les 2 et 3e tours arrivent plus vite, avec des montants plus importants. Le montant moyen des premiers tours en France au 1er trimestre 2017 est de 2,8 M€, la? ou nous devons nous situer aux alentours de 1,6. Je veux cependant rendre hommage aux investisseurs re?gionaux qui prennent des risques sur des entreprises d'Euratech ou d'ailleurs. Ils ont e?te? souvent critique?s, malmene?s, montre?s comme des locaux qui ne comprenaient rien au business. Alors qu’ils font leur travail consciencieusement avec leurs moyens et leurs contraintes et que bien souvent ils prennent les risques tre?s to?t. La concurrence est grande, car nos e?cosyste?mes cre?ent de?sormais de belles opportunite?s pour un investisseur parisien, lyonnais, voire allemand ou russe, du moins sur les se?ries A (500k a? 2M€). Il nous faut plus de se?ries B (2 a?10M€) et C (10a?25M€), mais c?a vient, pas assez vite, mais c?a arrive. La re?gion et la France en ge?ne?ral souffrent d’un proble?me de taille d’entreprises, dues a? la taille du marche? franc?ais et le manque de vision internationale des fondateurs, qui souvent pensent « monde » trop tard. Et concernant les leve?es a? 1 ou 2M€, ce n’est pas une garantie de re?ussite pour les startups mais juste le droit de « jouer » encore un peu, Je passe souvent du temps a? le dire aux entrepreneurs qui ce?le?brent leur leve?e a? outrance.

 

 


Comment embarquer les autres po?les de la re?gion ?

Nous avons une me?thodologie qui aujourd'hui fonctionne. Tout n'est pas parfait, tout peut e?tre ame?liore?. Arrive?s a? l’a?ge de l’adolescence, il nous faut maintenant murir. Pour cela, il nous faut nous rapprocher des bassins d'emplois. L'expertise accumule?e a? Euratech depuis huit ans a e?te? finance?e en grande partie par du public. Il est logique de la disse?miner sur le territoire. Blanchemaille a? Roubaix en est le meilleur exemple, une communaute? existait. Nous sommes venus la soutenir avec notre expertise, notre me?thode, notre vision, notre e?nergie. Pourquoi ne pas aller plus loin en essayant d'essaimer sur les territoires me?tropolitains et re?gionaux sur ce mode?le ? Nous avons regarde? la de?mographie pour nous rapprocher de la? ou? il y a avait du monde a?ge? entre 19 et 44 ans en se disant qu'il y avait probablement des entrepreneurs parmi ces tranches d’a?ge. Nous avons fait un travail de fond et une vraie e?tude qualitative et quantitative. Apre?s, nous nous sommes pose?s la question de la verticalisation en regardant la caracte?ristique des territoires, les e?coles pre?sentes, les industries qui y dominaient voire les e?cosyste?mes de startups ou de PME innovantes de?ja? en place. C'est ainsi que nous nous sommes rapproche?s par exemple de Saint- Quentin pour la robotique, de l'UTC a? Compie?gne, de Fintech a? Euralille ou de Lens sur le nume?rique culturel. C'est un gros challenge et je pense que nous pouvons re?ussir des choses sur les territoires ou? des gens ont envie de re?ussir et de relever le challenge du nume?rique.

 

 

Cela fait longtemps qu'Euratech a de?cide? de rayonner...

Nous avons de?cide? de rayonner sans en faire un mode?le e?conomique. Le 29 juin, nous avons ouvert notre capital et vendu 15% de notre capital au Cre?dit Agricole, la Caisse d'Epargne et le Cre?dit Mutuel. Ce n'est pas que nous voulons vendre notre a?me au diable comme j'ai pu l'entendre, mais aujourd'hui nous n'avons pas le choix. L'argent public s'amenuise et le moment est venu de capitaliser sur notre expertise. Euratech est a? l’image des startups qu’elle accompagne, elle continuer a? croitre apre?s avoir e?te? amorce?e par des actionnaires publics visionnaires et aujourd’hui nous devons trouver des ressources et du mentoring ailleurs pour aborder de nouveaux marche?s. Ce- pendant, nous avons voulu jouer local pour ce premier tour. J'adhe?re vraiment au "think Global, act Local". C'est qui nous drive depuis le de?but. Nous voulons avoir des impacts locaux sur le territoire et participer a? un vrai projet de socie?te?, mais ne pouvons pas occulter que notre terrain de jeu et celui des entreprises que nous accompagnons est global. Ces 15% apportent des moyens supple?mentaires et vont permettre a? Euratechnologies d'aller chercher des ressources comple?mentaires et faire plus et plus vite. Une Socie?te? Publique Locale ne peut prester que pour ses actionnaires. La MEL, notre actionnaire principal, nous mandate via une de?le?gation de service public ou? tout le monde doit monter dans le bus au me?me prix. Nous allons continuer de le faire mais les gens qui montent dans le bus et voudront s'arre?ter un peu plus loin paieront un peu plus quand ils auront de la maturite? pour le faire.

 

 

Cela vous permettra de monter au capital des start-up ?

Le nouveau mode?le le permet et nous y re?fle?chissons. Avant la fin du premier trimestre 2018, nous aurons nos premie?res participations. Mais nous n'allons pas faire n'importe quoi et entrer en concurrence frontale avec les outils et partenaires existants. Je pense que nous allons e?tre tre?s «early stage» et amorc?age. C'est le segment le plus risque?, mais c’est notre positionnement depuis le de?but. Nous en avons fait passer un paquet chez nous qui aujourd'hui sont des entreprises entre 5 et 10 M€ de valorisation. Si nous avions 2 ou 3 % dans ces socie?te?s, sans obligation de leur
part, nous pourrions re?cupe?rer un peu d'argent non pour m'acheter une Porsche, comme je l'entends des fois, mais pour re?investir dans le mode?le. Nous construisons un mode?le «evergreen», nous voulons re?investir en permanence dans un cycle pour e?viter de ne de?pendre que de l'argent public tout en restant d'inte?re?t ge?ne?ral. Il faut que nous re?inventions un mode?le et Euratech est bien place? pour cela. Nous pourrions intervenir aussi en mode fonds de fonds en repre?sentant nos actionnaires publics et/ou en «tenant» leur participation dans des fonds. Le but n'est pas de s'enrichir ou de devenir une entreprise focuse?e sur les multiples ge?ne?re?s par ses participations mais d’anticiper les ressources que l'on peut avoir pour pe?renniser notre mode?le. Ca me semble frappe? au coin du bon sens. Que la MEL, la Re?gion et la ville puissent investir dans leur «core business» et apre?s laisser le prive? faire, je trouve c?a sain, a? partir du moment ou? tout ou partie de la valeur se fixe sur le territoire. Aujourd'hui, Euratech c'est 44 % d'argent public et 56% de ressources que nous ge?ne?rons nous- me?mes. Nous sommes une structure saine sans aucune dette gra?ce au travail re?alise? avec nos actionnaires publics. Nous sommes positif en re?sultat et avons favorise? la cre?ation d’emplois, fait e?merger de nouveaux leaders sur le territoire. Nous pouvons re?ussir jusqu'au bout et si c?a peut permettre a? d'autres de le faire nous leur donnerons notre mode?le. Je suis pour un mode?le open source. Tesla donne bien acce?s a? ses bre- vets. Et l'international en fait e?galement partie. Dans le monde, combien y a-t- il de villes, de me?tropoles, de re?gions «a? fort potentiel de croissance» comme la no?tre, confronte?es aux proble?matiques de reconversion et requalification urbaine he?rite?es de pe?riodes de de?sindustrialisation ? Combien seraient inte?resse?es pour avoir un mode?le comme Euratech qui propose un chemin pour y contribuer? Pourquoi cette expertise ne serait pas valorise?e pour amener plus de moyens et augmenter le nombre d’entrepreneurs ayant acce?s a? nos pro- grammes d’accompagnement ?

 

 

Comment se poursuivra votre de?veloppement a? l'international ?

Nous avons plante? des graines pendant tre?s longtemps. Potentiellement, dans une quarantaine de pays, des e?cosyste?mes comme le no?tre, des collectivite?s qui re?fle?chissent a? l'avenir de leur ter- ritoire, savent ce que nous faisons. 50 villes ou agglo sont venues. Pour d'au- tres, c'est seulement la capitale, une as- sociation ou une agence de de?veloppe- ment. Cela va de la Tunisie a? la Core?e du Sud, le Bre?sil, la Chine, la Turquie, l’Inde... Beaucoup de pays europe?ens e?galement et tous les territoires franc?ais, dans le cadre de la French Tech, pour lesquels c'est plus complique? car nous rentrons dans une logique de concurrence territoriale.

 

Propos recueillis par Olivier Ducuing et Etienne Vergne

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