Renflouée, Arc espère maintenant le retour des banques
Grand ouf de soulagement le 19 mai dernier. Ce jour là, le géant verrier Arc annonce avoir bouclé une levée de fonds de 35 M : 25 M auprès du consortium associant CDC International Capital, Russia Direct Investment Fund, et cinq autres fonds souverains. Et 10 M auprès de l'actionnaire américain Glass Holding(PHP). De quoi franchir la mauvaise passe de trésorerie qui commençait à angoisser tant les salariés que les observateurs de la région : quand Arc tousse, l'Audomarois s'enrhume et la région s'inquiète. Il faut dire que le groupe est boudé par les banques pour financer le court terme, depuis que le plan de cession il y a deux ans a sacrifié la moitié des dettes bancaires. L'an dernier à la même époque, Arc signait un accord avec ce consortium pour une enveloppe globale de 200 M dont une première tranche automatique était libérée très vite. Mais les tranches suivantes étaient conditionnées aux résultats économiques. Le plan d'investissement des nouveaux actionnaires s'est bien déployé sur le site d'Arques (130 M sur l'usine historique), notamment pour remettre à niveau les fours et augmenter leur longévité. Mais il reste à gagner en productivité en bout de lignes, avec des investissements qui devraient à terme gérer quelque 40 M d'économies.
Hausse de 10% du chiffre daffaires
Mais 2016 a été marqué par les attentats qui ont plombé l'activité économique de l'hôtellerie-restauration, un des piliers de l'activité du groupe. Du coup, faute de résultats et de visibilité, la libération de nouvelles tranches a longtemps coincé, plaçant l'entreprise dans la seringue en matière de trésorerie. Le ciel s'est fort heureusement dégagé depuis la fin 2016, et notablement cette année : sur les quatre premiers mois, Arc France, désormais sous la conduite d'un nouveau DG, Tristan Borne, a vu son activité progresser de 10% tandis que l'Ebitda, lourdement négatif l'an dernier sur les quatre premiers mois, est redevenu fortement positif. L'engagement de l'actionnaire américain à remettre au pot a convaincu le consortium de débloquer 25 M. Une bouffée d'oxygène qui doit néanmoins trouver un relais auprès des banques, insiste Laurent Vigier, Pdg de CDC International Capital pour qui la présence de sept fonds souverains parmi les plus puissants du monde devrait faire figure de référence pour reprendre le financement de court terme.
Les syndicats ont en tout cas accueilli avec soulagement le déblocage des fonds qui permet à l'entreprise de repartir sur son projet de rebond qui passera aussi par la réduction naturelle des effectifs dans les prochaines années tout en accroissant les volumes produits. De 5500 personnes aujourd'hui, le site devrait voir ses effectifs ramenés à terme à 4000 salariés. Olivier Ducuing
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