Sébastien Horemans : Entre crypto-monnaie et militantisme patronal

Sébastien Horemans est optimiste par nature. En témoigne le dernier bébé de ce serial entrepreneur, la start-up H-Equities : BOPTI – prononcez "bi Opti" – la première crypto monnaie pour les professionnels du bâtiment. L'idée a germé il y explique-t-il. Avec a quelques mois dans l'imagination de l'ancien étudiant de EISTI, une école d'ingénieur de Cergy Pontoise. Sébastien Horemans cherchait une solution pour fidéliser les utilisateurs d'une application dédiée aux artisans, développée par une autre de ses sociétés, H-Iapps. "Gratuit, l'outil Batopti permet aux professionnels d'établir des devis, de facturer, de suivre la rentabilité d'un chantier ou les véhicules" explique-t-il. Avec son ampli, H-Iapps vise 100 000 utilisateurs en 2018 ...et 3 millions en 2021. La création de la crypto monnaie doit servir ces objectifs. Ses utilisateurs pourront, partout dans le monde, récompenser en Bopti leurs clients, qui les transformeront ensuite en bons d'achat sur des plateformes de type Amazon ou Alibaba. Le projet est ambitieux. La levée de fonds liée au lancement de la monnaie doit drainer 700 K€ a minima. Sébastien Horemans est confiant. A 47 ans, ce passionné de sports mécaniques aime les défis. Indépendant, il n'a pas hésité, au début des années 2000, à refuser un poste à responsabilité au sein du groupe 3 Suisses, préférant créer sa propre boîte. "J'ai beaucoup appris comme salarié, c'était passionnant, mais j'ai préféré sauter le pas. Je ne sais pas si j'ai eu raison, mais je crois que oui !", s'exclame-t-il dans un rire sonore. En 2003, il lance Sebdo, spécialisée dans la construction de maisons bioclimatiques et l'installation de centrales solaires. Une belle réussite : en cinq ans, ce fils d'un père ouvrier et d'une mère au foyer fait bondir ses effectifs de 2 à 85 personnes. Las ! En 2008 survient la pire crise de l'après guerre. Sebdo se recentre sur le photovoltaïque. Mais c'était sans compter la décision du gouvernement Fillon d'instaurer un moratoire destiné à purger «la bulle solaire». "cela a été le coup de grâce. Notre actionnaire principal s'est retiré. Nos cinq filiales ont été liquidées !", se remémore Sébastien Horemans, convaincu que "la France ne donne pas assez le droit à l'échec".