Tuberculose : Genoscreen sort un kit diagnostic révolutionnaire

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Eviter à des dizaines de milliers d'êtres humains un sort funeste. Résumé à l'extrême, c'est l'impact que devrait avoir le kit diagnostic développé par la biotech lilloise Genoscreen spécialiste en génomique. Au terme de quatre ans de recherche et de de développement, et de 2 M€ d'investissement, elle a mis au point un dis- positif, baptisé Deeplex, capable d'identifier dans un délai de deux jours si les bacilles d'un malade de la tuberculose sont résistants ou non aux antibiotiques. Car sur les 10,5 millions de nouveaux cas annuels de tuberculose dans le monde (avec une mortalité énorme de 1,6 million de personnes par an), 500 000 sont « multirésistants », c'est à dire qu'au moins deux antibiotiques sont sans effet, du fait des mutations. Des résistances qui risquent de croître et empirer si les médicaments prescrits ne sont pas appropriés. Avec des coûts gigantesques : la lutte mondiale contre la tuberculose engloutit 6 mds€ par an. Le traitement d'un malade prend 6 mois, un temps quadruplé en cas de multirésistance.

 

Endossement de l'OMS

 

Sous la houlette scientifique du Dr Philip Supply, du CNRS, le kit Deeplex fait déjà ses premiers pas opérationnels. Une expérience est menée en Afrique dans plusieurs pays dans le cadre d'un programme européen Horizon 2020, en association avec l'Organisation Mondiale de la Santé et son centre supranational de référence mondial à Anvers. La prochaine étape espérée est ce qu'on appelle l'endossement de l'OMS, ce qui vaut un sésame international. La méthodologie Genoscreen, fondée sur la génomique et les big data, lui confère une belle longueur d'avance sur la concurrence, et des perspectives de déployer ce kit vers d'autres maladies infectieuses comme la lèpre (400 000 cas annuels).

Pour accélérer, le fondateur de Génos- creen André Tordeux évoque une «logique de levée de fonds» et sans doute aussi de politique de licence. L'entreprise emploie aujourd'hui 30 personnes pour un chiffre d'affaires de 2,5M€, dont 25% consacrés à la R&D

O.D.

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