1918 : l'appareil de production de Roubaix- Tourcoing totalement à sac

Plus une courroie sur les arbres de transmission, plus un coussinet autour des bielles ; de matières premières, il n'en était plus question de longtemps, Plus une courroie sur les arbres de transmission, plus un coussinet autour des bielles ; de matières premières, il n'en était plus question de longtemps,

Le témoignage de J Delrue, secrétaire général de la société industrielle de Roubaix des préjudices subis par l'industrie de la métropole, dans Le monde illustré daté du 5 mars 1923, est hallucinant. Extraits.

« Il faudrait des volumes pour narrer dans le détail les dévastations semées à profusion dans nos malheureuses contrées. si l'ennemi a apporté dans les sévices imposés aux populations un raffinement de cruauté, il n'a pas usé de plus de ménagements vis à vis des biens matériels et de la propriété privée. (...) au lendemain de la libération, nous étions isolés du reste de la France ; les routes étaient défoncées, les moyens de transport ruinés, les voies ferrées détruites, les canaux asséchés. Les usines ressemblaient à de grands corps sans âme. certaines avaient vu leur matériel brisé sans aucun autre profit pour l'envahisseur que d'annihiler un concurrent, dans d'autres, tous les organes des machines avaient été méthodiquement repérés et étiquetés, l'allemand n'avait suivi d'autre but que de plagier une construction qu'il ignorait auparavant.

(...) Chaque matin, au lever du soleil, une équipe de soldats encadrés de quelques professionnels du cambriolage et de Militar Polizei s'installait dans un quartier choisi de la veille. L'usine visée était gardée à toutes ses issues pendant qu'une trentaine d'individus, experts en la matière, opérait avec un matériel perfectionné : crics, madriers, pelles, pioches, marteaux, pinces-monseigneur, pics de deux à trois mètres de longueur, etc...(...)

Nettoyage par le vide

A ce métier là, peu de choses put résister et quand l'on songe que les occupants se livrèrent à ces manœuvres quatre années durant, l'on comprend que le nettoyage par le vide fit des ravages inappréciables. Plus une courroie sur les arbres de transmission, plus un coussinet autour des bielles ; de matières premières, il n'en était plus question de longtemps, les cuivres avaient disparu depuis les chaudières énormes des brasseries jusqu'au vulgaires boutons qui ornaient les serrures des portes. Telle était, au lendemain de l'armistice, la situation matérielle de nos grandes cités »

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