2013, annus horribilis de l'e?conomie nordiste

Le mot “pre?occupante” est un euphe?misme. L'anne?e 2013 a e?te? une anne?e horrible ». Philippe Vasseur, pre?sident de la CCI Nord de France, n'a pas esquive? la re?alite? lors de l'exercice annuel d'e?tude de conjoncture et de prospective e?conomique, commun avec la banque de France. Le Nord-Pas-de-Calais a tre?s mal encaisse? l'anne?e 2013, qui vient clore une se?rie de cinq anne?es dont le solde social se traduit par une perte de 50 000 emplois. Les indicateurs sont presque tous au rouge. L'investissement ? En recul de 13,5% pour l'industrie, de 2,2% dans la construction. L'emploi ? En baisse de 2,9% pour l'industrie, de 2,7% pour la construction. Le chiffre d'affaires ? -1,7% dans l'industrie, -3% dans la construction, -14% selon les commerc?ants et dans l'ho?tellerie restauration. La rentabilite? ? En berne dans l'industrie, la construction, le commerce-ho?tellerie-restauration, les services aux entreprises comme aux particuliers. La mortalite? des entreprises ? Au plus haut comme en 2012... Fermez le ban ! Quelques rares po?les de re?sistance doivent ne?anmoins e?tre souligne?s comme les services marchands, ou les technologies de l'in- formation et de la communication. Bref, une « anne?e a? oublier », disent en chœur Philippe Vasseur et Ste?phane Latouche, successeur re?gional de Maurice Wonner a? la Banque de France.

Embellie pour 2014
Les deux me?mes annoncent ne?anmoins une inflexion de tendance vers une ame?lioration cette anne?e. « Globalement, le moral des chefs d'en- treprises est meilleur », insiste le pre?sident consulaire. Rien d'e?bouriffant ne?anmoins. Les chefs d'entreprise interroge?s laissent entrevoir une reprise d'activite? timide dans l'industrie, faible dans la construction, plus solide dans les services marchands. Ils anticipent de meilleures ventes a? l'e?tranger, une ame?lioration de la rentabilite? (l'effet du CICE, probablement). Mais ils affichent une opinion franchement mauvaise pour l'investissement (-4%), la tre?sorerie (-2%) et les effectifs (-1%). Et les dirigeants du secteur de l'ho?tellerie restauration et le commerce ont le moral dans les chaussettes sur l'ensemble des crite?res. L'enque?te apporte toutefois deux indications tre?s inte?ressantes : les entreprises exportatrices (25% de l'e?chan- tillon interroge?) affichent des antici- pations radicalement diffe?rentes des autres. La totalite? de leurs pre?visions sont positives, y compris en effectifs (+ 7% anticipe?s). Et la segmentation par taille montre que les entreprises de plus de 250 salarie?s affichent elles aussi des perspectives beaucoup plus favorables que les autres. 51% d'entre elles envi- sagent par exemple de recruter l'an prochain, contre 12% seulement des entreprises de moins de 10 salarie?s. Le?ger be?mol ne?anmoins : l'e?tude a e?te? conduite avant que le gouvernement n'annonce un programme de coupes budge?taires massives (50 milliards d'euros), qui pourrait amener certaines entreprises -notamment celles qui travaillent avec la sphe?re publique- a? reconside?rer leurs pre?visions.    O.D.