2020 : La Caisse d'Epargne ressent la crise mais maintient ses ambitions

A gauche Philippe Lamblin président du Conseil , à droite Laurent Roubin, président du directoire A gauche Philippe Lamblin président du Conseil , à droite Laurent Roubin, président du directoire

La Caisse d'Epargne Hauts de France a stabilisé son produit net bancaire l'an dernier, à 640 M€. Ses résultats ont chuté de 17 %. Mais la banque maintient de fortes ambitions sur le territoire régional et en Belgique. 

 

La crise sanitaire aura fortement impacté l'exercice 2020 de la Caisse d'Epargne Hauts de France. Pas en volume d'affaires, puisque le produit net bancaire reste strictement équivalent à l'année précédente (soit 640 M€). Mais la période a vu s'envoler les encours de crédits, à hauteur de 7,2 milliards d'euros, en progression de 20%. Alors qu'en 2019, les 6 milliards de nouveaux crédits se déployaient de manière égale entre entreprises et familles, l'activité entreprise est montée l'an dernier à 3,8 Mds€, incluant 600 M€ de prêts garantis par l'Etat (soit 4200 PGE), en progression de 23%. Dans le même temps, le nombre de clients professionnels et entreprises s'est accru de 10%, soit 4000 de plus. On notera aussi sur l'exercice pas moins de 14 000 reports de crédit mis en œuvre.

L'épargne de précaution a atteint des niveaux inédits en 2020, que ce soit du côté de l'entreprise (1,7 md€) que des particuliers (1 md€). Néanmoins, les projets ont aussi fleuri, notamment dans le domaine immobilier, avec 18 000 projets d'accession financés.

Globalement, le volume d'encours de la banque s'est accru pour atteindre 42 milliards d'euros l'an dernier.

N°2 dans le monde agricole dans 10 ans

Où en est la Caisse sur ses ambitions prioritaires affichées un an plus tôt ? Elle entre crânement dans le marché agricole, loin derrière l'omniprésent Crédit Agricole, avec des résultats encore modestes (50 entrants) mais de grosses ambitions. « On est sur la transformation de l'agriculture raisonnée et bio. On est en temps long. L'objectif est d'être numéro deux à horizon dix ans », souligne Laurent Roubin, président du directoire.

Le développement en Belgique se poursuit avec de beaux résultats puisque le PNB de la caisse y aura progressé de 30% l'an dernier, pour un encours d'1 m€. Désormais une grande entreprise belge sur cinq est cliente de la banque nordiste. « On a réussi en Belgique, on accélère », résume Philippe Lamblin, président du COS. Avec en ligne de mire l'immobilier et sans doute demain la banque privée.

La Caisse d'Epargne avait annoncé son souhait de conquête sur la clientèle jeune. Objectif atteint selon le président du directoire qui annonce que la moitié des 36 000 nouveaux clients de l'année ont moins de 25 ans, le fruit notamment des partenariats nombreux signés avec l'enseignement supérieur, comme l'université Jules Verne ou la Catho. « Nous sommes le premier banquier de la jeunesse », affirment ses dirigeants.

La Caisse d'Epargne a par ailleurs confirmé son engagement en matière de fonds d'investissement à travers le fonds Regain 340, monté avec les Crédits Agricoles Nord de France et Brie Picardie, dont les premiers dossiers doivent être annoncés dans les prochaines semaines. En 2020, la banque aura injecté 150 M€ en fonds propres.

Montée du risque

L'exercice 2020 a aussi été marqué par une très forte progression du risque, et donc une augmentation très nette des provisions, passées de 23 M€ à 59 M€. Un volume qui pèse sur la rentabilité, ramenée de 159 M€ en 2019 à 132 M€ l'an dernier.

C'est dans ce contexte de fortes turbulences économiques que la caisse régionale renouvelle en profondeur sa gouvernance pour six ans, avec l'arrivée de 150 nouveaux administrateurs, dans une logique de professionnalisation. Les 350 administrateurs renouvelleront le conseil d'orientation et de surveillance le 21 avril prochain.