3 questions à ... Bernard Bryselbout
Le président du conseil régional de l'ordre des experts-comptables répond à nos questions en marge du forum sur le financement des entreprises organisé à Entreprises & Cités les 8 et 9 novembre.
Constatez-vous une aggravation de la situation de nos entreprises ?
La réponse est positive. Il y a érosion des marges, des difficultés de financement du besoin en fonds de roulement. Les entreprises ne renouvellent pas les CDD ou sont amenées à licencier. Dans mon cabinet nous avons autant de clients, mais le nombre de leurs fiches de paie va diminuant, c'est très significatif. Pour anticiper leurs difficultés, il existe de nombreux moyens, confidentiels. Par exemple les Centres d'information sur la prévention, où le chef d'entreprise expose ses difficultés devant un expert-comptable, un avocat et un juge consulaire; il peut aussi saisir la médiation du crédit, ou encore le tribunal de commerce, pour la nomination d'un administrateur ad hoc ou d'un conciliateur. Mais ils ont tendance à ne pas en faire état, pas même à leur expert comptable. C'est avant tout un blocage psychologique. Le conseil régional de l'ordre privilégie ce recours précoce à des structures pour obtenir des moratoires de certaines dettes, fiscales ou sociales. Nous avons signé avec l'administration régionale des finances publiques une convention en ce sens.
Le financement des entreprises devient-il problématique?
Les statistiques démontrent que les encours accordés par les banques augmentent d'une année sur l'autre. De son côté, l'entreprise qui a un besoin de financement doit constituer un dossier, avec un certain nombre de justificatifs, ce qui prend un certain délai, parfois un peu long. Nous experts-comptables souhaitons accélérer l'accès aux crédits de moins de 25000 , avec un délai maximal de 15 jours, à travers des dossiers de demande dématérialisés, modélisés et sécurisés, l'expert comptable délivrant de son côté une assurance modérée sur la cohérence et la vraisemblance du dossier. La mise en place reste compliquée, notamment pour des raisons informatiques.
Votre profession dénonce l'émergence de « braconniers du chiffre ». Qu'en est-il ?
Notre profession est réglementée. Toute personne non inscrite à l'ordre qui assurerait nos fonctions est dans l'exercice illégal de la profession. Si un client fait appel à un non professionnel, il n'a ni la qualité, ni les règles de déontologie ni l'engagement de responsabilité. C'est lui qui serait amené à assumer le risque d'avoir recours à ces braconniers du chiffre. Nous développons la lutte contre ce phénomène qui s'accroît. Nous allons bientôt signer une convention avec les avocats, car là où il y a un braconnier du chiffre, il y a un braconnier du droit.
Recueilli par O.D
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