Aéronautique : l'énorme trou d'air de la filière

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A Albert, dans la Somme, le secteur aéronautique paie la crise au prix fort. Déjà plus de 450 emplois sont menacés dans ce bassin historique de production, soit 15% des effectifs de la zone. 

Il fallait s’y attendre. A Albert, les sous-traitants du secteur aéronautique ont de plus en plus de mal à faire face à la crise qui, depuis plus de six mois, touche le secteur. Sur ce territoire où 3000 emplois dépendent directement de l’aviation, 450 postes sont directement menacés. En juillet,  Stelia Aeropsace, spécialisé dans la fabrication des pointes avant (les nez) d’avions, annonçait envisager la suppression de 290 postes sur les 1 545 de l’usine, mise au ralenti. L’effet ricochet n’a pas tardé : sur le site albertin de 3A (pour Assistance Aéronautique et Aérospatiale), 139 emplois sur 155 pourraient disparaître. Au niveau national, le groupe toulousain veut supprimer 720 des 1600 emplois pour faire face à la chute de l’activité. Idem chez Figeac Aero, où une quarantaine d’emplois sont menacés. Même les entreprises historiques de la zone ne sont pas épargnées : selon le syndicat Cfdt, la direction de Somepic Technologie aurait annoncé, le 9 septembre dernier, un PSE pouvant toucher un tiers des salariés, soit une trentaine de personnes environ. Selon le syndicat, l’activité du groupe aurait dévissé de 60% environ. L’entreprise fait les frais de la crise du Covid, mais aussi de l’arrêt brutal de la production du 737 max de Boeing, victime de deux crashs successifs.