L'aéroport de Lesquin revient (presque) à la normale

Pour le directeur de l'aéroport Marc-André Gennart, "l'actionnaire est toujours déterminé à investir quand le trafic sera là" Pour le directeur de l'aéroport Marc-André Gennart, "l'actionnaire est toujours déterminé à investir quand le trafic sera là"

 

Le beau fixe n'est pas tout à fait revenu à l'aéroport de Lille-Lesquin, mais les ratios reviennent à la normal après la tempête sanitaire.

 

« La visibilité de long terme est toujours compliquée mais il y a quand même quelques signaux encourageants ». Marc-André Gennart, dirigeant de l'aérodrome de Lille-Lesquin, tenait une conférence de presse le 15 septembre pour établir le bilan intermédiaire de l'équipement, très durement secoué par la crise sanitaire en 2020 puis sur le premier quadrimestre 2021. A telle enseigne qu'après des pertes l'an dernier, l'aéroport vise l'équilibre cette année. Après un début d'année « extrêmement faible », la reprise est marquée depuis le mois de mai et plus encore depuis l'été. Ainsi sur le troisième trimestre, l'activité ne recule que de 30% par rapport à 2019, avec un mois de juillet à 20% seulement en deça des chiffres habituels, du fait notamment de la fermeture des frontières algériennes, une grosse destination de l'aéroport lillois. « Le trafic international est encore en demi teinte, mais les vols domestiques ont été supérieurs en août aux chiffres de 2019 », se félicite le patron de la filiale d'Eiffage qui a succédé à la CCI au manche de l'infrastructure. La situation devrait nettement s'améliorer à compter du 7 octobre avec l'ouverture attendue des lignes vers l'Algérie.

Signe d'une amélioration de la météo aéroportuaire, le nombre de destinations desservies, qui était tombé à 28 à l'été 2020, est remonté à 45 cette année. Principales destinations des voyageurs nordistes : Nice, Toulouse et Marseille pour l'Hexagone, le Maroc (28%), l'Espagne (25%) et la Grèce (25%) pour l'international. Les taux d'occupation remontent nettement eux aussi, à près de 80%, soit trois points « seulement » en-dessous de 2019, l'année de référence.

Pluisieurs compagnies aériennes rouvrent des destinations, comme Transavia (Biarritz) ou Volotea (Nice, Toulouse) ou Faro, Palma et Malaga pour Easyjet.

L'imperméabilisation de 9 ha évitée 

 

Lille-Lesquin n'hésite plus à parler à nouveau de développement, avec des ambitions sur les pays de l'est, par exemple, mais aussi dans son projet de modernisation. Une réunion publique aura du reste lieu le 16 septembre à l'hôtel de région pour présenter les conclusions du volet environnemental d'un dossier qui a sensiblement évolué pour intégrer davantage la protection de l'environnement. Exemple : le projet a abandonné l'imperméabilisation de 9ha de parkings, finalement transférés vers une ancienne base de la seconde guerre mondiale déjà bétonnée. Autre exemple, le projet immobilier est mis aux oubliettes. Le scénario est aujourd'hui celui du phasage des travaux de modernisation entre 2023, 2024 et 2025. « L'actionnaire (Eiffage, ndlr) est toujours déterminé à investir quand le trafic sera là », affirme André-Marc Gennart. Le dossier de permis de construire a été déposé le 15 juillet, le dossier pour l'Autorité de l'environnement le 20 juillet. L'aéroport espère obtenir son permis de construire pour la mi-2022.