Algoscope veut révolutionner l'analyse biologique

Issue du travail de thèse en médecine, la start-up de Compiègne Algscope développe un système permettant, par l'IA et la 3D, de sécuriser l'analyse des prélèvements biologiques.

 

Les protocoles médicaux, cliniques, ont tous subi une véritable révolution avec la généralisation du numérique, de la modélisation 3D, et bien sûr de l’IA. Tous, excepté l’analyse des prélèvements biologiques, dont les principes ont peu varié au cours des dernières décennies : les organes et tissus prélevés au cours d’une opération sont tranchés pour être placés sous la lame d’un microscope, les conclusions de l’analyse faisant l’objet d’un rapport très souvent manuscrit. Avec ce système, le risque d’erreur n’est pas nul, d'autant que le traitement des tissus entraîne leur destruction, et donc empêche toute vérification a posteriori. Ce constat a conduit Soufiane Zakaria Azdad (photo), alors étudiant en médecine, à imaginer une technologie susceptible de sécuriser l’analyse des prélèvements biologiques grâce aux outils numériques. Son projet, soutenu à hauteur de 15 K€ par la fondation de l’Université de Picarde Jules Verne, a débouché sur la création de la start-up Algoscope, basée à Compiègne.

Avec l’aide d’un docteur en biologie et d’un ingénieur, l’étudiant devenu médecin pathologiste est parvenu à mettre au point un dispositif innovant. Ses caméras, semblables à celles utilisées dans les salles d’opération et capables de détecter les objets, lui permettent de tracer l’ensemble du matériel et de réaliser une modélisation 3D de l’organe ou du tissu analysé. Non seulement, il évite ainsi tout risque de confusion entre deux flacons par exemple, mais l’analyse gagne également en précision.

« Aujourd’hui, pour déterminer la taille d’une tumeur, on utilise encore une règle. Sa numérisation permet un travail plus précis, ce qui peut avoir un impact important sur le protocole de soin mis ensuite en place », explique Soufiane Zakaria Azdad. Autre avantage : en cas de doute, l’analyste peut partager le fichier numérisé ou consulter l’historique des tâches réalisées. Cette paillasse 2.0, brevetée, est considérée comme très prometteuse. Au point que la start-up, déjà distinguée par plusieurs récompenses, a reçu un financement de 90 K€ au titre de la bourse French Tech Emergence de Bpifrance. « Plusieurs groupes de laboratoires sont déjà intéressés. La finalisation de notre prototype va nous permettre d'attaquer rapidement le marché américain », poursuit le médecin. Avec ses deux associés, il prépare une première levée de fonds pour le début de 2023. Algoscope, aujourd’hui labellisé deeptech, espère lever « plusieurs millions d’euros » pour industrialiser sa technologie. Elle compte dès lors, procéder à ses premiers recrutements, et bien sûr enregistrer son premier chiffre d'affaires.

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