Arkal : une nouvelle transmission pour doubler

Antoine Vangreveninge prend la majorité de l'entreprise centenaire de charpentes métalliques, au côté des précédents repreneurs, pour lui donner un nouveau souffle.

Bis repetita placent ! Trois ans après avoir fait l'objet d'une reprise, le spécialiste en charpente métallique du Parcq (62) bisse. C'est Antoine Vangreveninge, 46 ans, un ancien de chez Arc International (notamment en Russie) puis dirigeant pendant dix ans du spécialiste en bar- becue Garden Max (Wambrechies), qui rejoint l'industriel du Parcq, près du Touquet. Il prend 53% du capital au côté des anciens repreneurs. En 2016, le propriétaire d'alors, Van Marcke, avait en effet cédé son usine à deux de ses cadres, Olivier Hébert et Michel Diethmann (Eco121 n° 69). Une reprise efficace puisque l'entreprise s'est bien diversifiée, signant des opérations prestigieuses et plus complexes, comme l'extension de l'usine Dassault de Seclin, qui représentait à elle seule un marché de plus de 4 M€. Arkal est aussi rentrée chez Airbus, Saint-Gobain, Renault, et poursuit une stratégie dynamique, y compris à l'export, avec de premières ventes en Côte d'Ivoire notamment. Le chiffre d'affaires, soit 11,7 M€ en 2018, avec 67 salariés, est ainsi en progression de 40% !

Argent frais

Pourquoi dès lors chercher un nouveau repreneur ? « Même au moment de la reprise initiale, on était conscients que le montage n'était pas assez solide. Il nous manquait une brique opérationnelle et des capitaux propres. Nous avions besoin d'argent frais pour être sereins et pour aller chercher de nouveaux chantiers », explique Olivier Hébert. Car gérer la croissance exige un fonds de roulement important, et une forte capacité d'organisa- tion. C'est Finorpa, partenaire d'Arkal, qui a trouvé Antoine Vangreveninge.« J'ai appelé notre correspondant Finorpa le mercredi, on s'est vus le vendredi », raconte Olivier Hébert.« Eux ne voulaient pas vendre, et moi j'étais en logique de rachat simple », se souvient Antoine Vangreveninge qui cherchait une affaire à reprendre depuis plusieurs mois. Pourtant, les trois hommes trouvent rapidement un accord, avec l'appui de Grant Thornton pour le repreneur. Une gouvernance se met en place : Michel conserve la partie technique et industrielle, Olivier le commercial, et Antoine - formé à l'Ieseg enrichi d'un MBA - prend en main l'exploitation et la stratégie, accompagné de trois administrateurs extérieurs, composé d'industriels de la région. « Ils sont une épine dans le pied, c'est ce qu'on leur demande ! », expose le repreneur, qui vise une grosse progression d'activité.

« J'aimerais pouvoir doubler », lâche-t-il. Audacieux ? Sans doute, mais Arkal en a les capacités industrielles et a déjà atteint ces chiffres élevés dans le passé jusqu’à 23 M€ avec une centaine de salariés. Le personnel, au savoir-faire extrêmement pointu, est précisément un sujet majeur : les métiers d'Arkal sont sous haute tension et les recrutements très difficiles, malgré la proximité de la côte et des salaires séduisants. Un soudeur en fin de carrière peut toucher 3000 € mensuels. Six recrutements sont ac- tuellement ouverts. C'est aussi pour disposer de moyens techniques et d'études suffisants qu'Arkal s'était doté en 2017 d'une agence à Oignies. Quels changements pour demain ? « Il n'y a pas de révolution à attendre, répond le repreneur. Mais il y a des gisements d'amélioration importants. avec un regard neuf, il y a des tas de choses à améliorer » 

 
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