Ascoval : pression maximale sur Vallourec

 

Le Tribunal de grande instance de Strasbourg doit examiner le dossier ce mercredi. L'aciérie Ascoval, en redressement judiciaire depuis le 10 janvier dernier, fait l'objet de deux offres de reprise. Boost vise à produire des brames à destination d'un gazoduc géant du moyen orient. Altifort, de son côté, projette d'investir 140 M€ dans un train à fil et dans le fonds de roulement, afin de servir des tréfileries qu'il vient d'acheter auprès d'ArcelorMittal. Mieux, ce projet – le plus solide financièrement, permettrait de remonter le nombre d'emplois de 281 aujourd'hui à 414.

Mais pour tenir ce cap, Altifort demande à l'actionnaire historique et client Vallourec de prolonger son volume d'achats, au prix actuel (248 €/tonne). Or non seulement Vallourec n'accepte pas ces conditions, mais sa contre-proposition est de maintenir ses volumes, au prix de... 80 € la tonne. Un niveau que la direction d'Ascoval juge ridicule, alors même que le prix actuel de la tonne sur les cours mondiaux est entre 210 et 230 euros...

En l'état, le risque que le tribunal constate l'impossibilité d'une solution et liquide Ascoval est donc très fort. Xavier Bertrand, ainsi que plusieurs élus locaux, se mobilisent fortement autour du dossier pour demander la pression de l'Etat sur Vallourec.

Dans un courrier au chef de l'Etat, le président de Région lui rappelle qu'il avait dit sur place à la maire de Saint-Saulve à propos du sort d'Ascoval : « Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles ». « Monsieur le Président, assumez-vous que Vallourec, dont l'Etat est le principal actionnaire avec plus de 16% du capital (…) n'intervienne pas, voire pire encore, se désengage totalement du dossier ? », demande Xavier Bertrand.

La pilule serait d'autant plus dure à avaler que les salariés ont de leur côté consenti fin août de gros efforts salariaux en renonçant à nombre d'avantages acquis, devant la perspective du retour à un modèle rentable de leur usine, réputée pour sa performance industrielle. « C'est Vallourec qui est à l'origine de la problématique actuelle, car ils ont vendu à une société qu'ils savaient en quasi cessation de paiement », pointe un connaisseur du dossier qui estime que la responsabilité de Vallourec pourrait être fortement engagée s'il jouait le bras de fer jusqu'au risque de liquidation.

 

 

 

Ces articles peuvent également vous intéresser :

Publié le 10/09/2018 Guillaume Roussange Entreprises

Le soldeur Stokomani va créer 300 emplois à Compiègne

Le leader du déstockage, dont le siège est à Creil, augmente ses capacités logistique en investissant 50 M€ dans une plateforme qui emploiera 300 personnes.

Les repreneurs Loïc Baert et Martin Breuvart (à g), et Edith Lemahieu et Olivier Diers, les cédants (à d).
Publié le 05/09/2018 Olivier Ducuing Entreprises

L'entreprise de confection française Lemahieu vendue

La société familiale repart sous la houlette de Martin Breuvart et Loïc Baert.

Publié le 31/08/2018 Olivier Ducuing Entreprises

Exclusif : Philippe Hourdain vend sa société Adlis

Exclusif : Philippe Hourdain cède l'entreprise d'imprimerie numérique qu'il a créée il y a 22 ans, pour se consacrer à son seul mandat de président de CCI de région.

Publié le 24/08/2018 Olivier Ducuing Entreprises

Ascoval : 3 candidats en appellent à Vallourec

Saint-Saulve. L'avenir de l'aciérie s'éclaircit. Reste la question de 2019.

Publié le 24/08/2018 Guillaume Roussange Entreprises

Recyclage : Paprec multiplie les investissements en région

Le numéro un français du recyclage investit plus de 10 M€ dans son usine de Pont- Sainte-Maxence et dans une nouvelle unité sur la friche Goodyear d'Amiens.

Publié le 24/08/2018 Guillaume Roussange Entreprises

Maladies et accidents professionnels : une facture d'un demi-milliard

La fréquence des accidents du travail et des maladies professionnelles demeure plus élevée en région.

Publié le 05/07/2018 Olivier Ducuing Entreprises

Artmadis liquidée : 198 salariés sur le carreau

Aucune des deux offres reçues par le tribunal pour reprendre le distributeur de produits d'arts de la table n'a été jugée recevable. 198 salariés sont licenciés.

Publié le 27/06/2018 Olivier Ducuing Entreprises

Conditionnement : des nouvelles ambitions pour Col de Cygne

Pérenchies. Après avoir percé sur le marché des conformateurs, l'entreprise se lance dans la fabrication d'ensacheuses complètes.

Publié le 27/06/2018 Olivier Ducuing Entreprises

Fort & Vert surfe sur la vague de fond du bio

Feuchy. En croissance de 20% l'an, le leader de la mise en marché des fruits et légumes bio en région pousse les feux dans la carotte.

Publié le 27/06/2018 Olivier Ducuing Entreprises

Oignons : Vitalis met les bouchées doubles

Merville. Au terme d'un investissement de 6,2 M€, le réseau privé de négociants en pommes de terre et oignons se dote d'un outil de grosse capacité dans la région.