L'ex-Ascoval investit sur fond de retournement conjoncturel

Ascoval investit mais fait le gros dos. Désormais rebaptisée Acierie de Saint-Saulve, l'usine valenciennoise reprise par British Steel a validé un premier gros investissement de 16 M€ auprès du groupe italien Danieli. De quoi répondre à la demande des produits longs, notamment pour la production de rails et fil machines. L'Aciérie Saint-Saulve est donc repartie sur de bonnes bases, conforté par une injection massive de moyens, soit 94,5 M€ apporté pour moitié par le reprepreneur, le groupe Olympus Steel, et pour moitié par les pouvoirs publics. "C'est la première fois que je suis à la tête d'une entreprise sidérurgique qui n'a pas de problème de trésorerie", sourit le dirigeant Cédric Orban.

Pour autant, le patron belge souligne aussitôt un contexte conjoncturel très tendu, bien au-delà des habituels mouvements de cycles dans le secteur. Le cours de la ferraille, la matière première de l'aciérie, traduit très bien cette tendance négative : la tonne se négociait à près de 300 euros en début d'année, 260 euros en juillet, et 225 euros pendant ce mois de septembre. "On avait anticipé une crise, mais pas aussi profonde. Nos clients se portent mal", analyse Cédric Orban. Pas de quoi affecter sa confiance dans l'avenir toutefois. Malgré la situation, l'Aciérie de Saint-Saulve espère se rapprocher de son niveau de production de 2018, soit 200 000 tonnes, en 2020, après l'énorme trou d'air de cet exercice : la production aura sombré à moins de 80 000 tonnes en 2019. 

L'industriel qui peut se prévaloir d'un acier filière électrique beaucoup moins carboné, et issu de l'écobnomie circulaire, est en voie d'homologation pour être qualifié chez ses clients sur certains produits ou sur la résistance à la corrosion. Il a sécurisé des partenariats avec 12 clients ces derniers mois, dont deux très importants en Arabie Saoudite. Il est par ailleurs en cours de recrutement de 18 personnes, pour compenser les départs en retraite mais aussi quelques démissions de certains salariés, secoués par les turbulences de l'entreprise. Signe positif, certains ont demandé à revenir depuis.