Ascoval obtient quatre semaines de plus pour trouver une solution de reprise

Après les déclarations du ministre de l'économie Bruno Le Maire, évoquant hier vouloir travailler les 5 prochaines semaines à faciliter la reprise d'Ascoval par Altifort, la décision du tribunal de grande instance de Strasbourg ne surprend pas. Il vient de décider ce 26 septembre un report de quatre semaines pour finaliser cette solution de reprise.

L'aciérie nordiste, en redressement judiciaire, a mené à marche forcée un plan de restructuration qui lui a déjà permis d'accroître fortement sa productivité et de ramener ses prix de revient à la tonne de 400 euros il y a deux ans à 270 euros aujourd'hui. Ascoval produira 245 000 tonnes d'acier cette année. Sur ce volume, une part importante est achetée par Vallourec, seul actionnaire restant d'Ascoval après la liquidation d'Asco Industries.
L'avenir passe par une reprise pour laquelle deux offres fermes ont été enregistrées. Boost, un groupe iranien qui veut produire des brames pour la construction d'un énorme gazoduc, et Amtifort, consortium franco-belge qui veut investir 140 M€ dans un train à fil pour valoriser l'acier d'Ascoval. De quoi reprendre la totalité des 281 salariés mais aussi créer 133 emplois de plus. C'est ce projet, bordé financièrement, qui est donc soutenu par les pouvoirs publics, mais qui pour l'heure se heurte à une position de refus de Vallourec : le groupe du Cac 40 s'est engagé sur des volumes et des prix jusqu'au 1er janvier 2019 mais pas au-delà. Or Altifort a besoin d'assurer les volumes d'Ascoval pendant la construction du train à fil qui prendrait environ 18 mois.

La pression est maximale sur Vallourec, dont l'Etat est actionnaire à hauteur de 16%, pour permettre une sortie par le haut de cette aciérie de haut niveau : elle a bénéficié de 150 M€ d'investissements depuis dix ans.