Boulogne s'offre une cure de jouvence à 52 M€

Est-ce le renouveau touristique de Boulogne-sur-Mer ? On peut véritablement le penser. Le maire de la ville, Frédéric Cuvillier, a signé formellement le 6 juin un accord avec le groupe VIAE pour construire sur l'éperon de l'ancienne gare maritime un ensemble très ambitieux de deux hôtels, un 3 étoiles et un 4 étoiles doté d'un centre de thalassothérapie commun. VIAE met 52 M€ dans ce complexe en forme de navire, qui doit ouvrir pour Pâques 2019. Il sera exploité par le groupe Prévithal, qui gère déjà le centre de Granville (32 000 clients/an - voir encadré). Le bâtiment de la gare sera préservé, le premier hôtel étant construit en surélévation, le second étant bâti juste à côté. Le promoteur et Prévithal soulignent l'accompagnement exceptionnel de la collectivité. « Tout a été fait en neuf mois, entre la modification juridique du programme de l'éperon, les études techniques, c'est hallucinant », souligne Franck Lebon, président de Prévithal. « On est bluffé, on a parfois du mal à suivre le rythme », renchérit Marie-Claire Taillis, directrice générale, qui souligne l'important potentiel de clientèle belge et anglaise.

«Cette ville retrouve finalement son histoire et se tourne vers son avenir sur les bases de son passé », se réjouit l'ancien ministre pour qui « 2019 sera l'année du champagne » avec une bordée d'investissements touristiques convergents qui vont apporter un souffle inédit. Ce premier projet apportera dans son sillage 150 emplois directs et autant d'indirects, sans compter un niveau élevé d'emplois (450 à 500) durant un chantier très resserré.

Or en parallèle, la Ville porte un projet de Palais des congrès, qui a été un argument important pour attirer VIAE, mais dont les travaux doivent s'établir de manière concomitante pour une ouverture parallèle. Sans oublier le projet majeur d'extension de Nausicaa : le Centre de la Mer bénéficie d'un plan de 100 M€ d'investissement qui devrait porter sa fréquentation à un million de visiteurs par an à partir de 2018. A ceci s'ajoute une série d'autres projets touristiques qui devraient se succéder rapidement, affirme le maire.

« L'investissement public attire l'investissement privé et se voit amplifié. D'autres vont être de la partie. Boulogne va être une destination en soi car il y aura une réunion unique d'offres. On est en pleine économie touristique ». De quoi donner aux curistes de nombreuses activités en ville, et réveiller le très beau centre historique.

La Caisse des Dépôts et Consignations regarde de très près toute cette reconquête touristique pour laquelle elle dispose d'outils financiers adaptés, même si elle n'a pas encore arrêté son soutien.

Quel investissement total et combien d'emplois cet afflux de projets va-t-il produire ? Le maire reste prudent publiquement. Dans la presse locale, le chiffre de 100 M€ supplémentaires est évoqué ainsi que 250 emplois de plus dans l'escarcelle. Avec un enjeu qui se précise : le recrutement et la formation. «Nous souhaitons aller très en amont, anticiper, mobiliser tous les services», déclare le maire, qui en appelle aussi aux aides de la Région en matière d'apprentissage et de retour à l'emploi. 

Olivier Ducuing