BPI France s'est démultipliée en 2020

Région. La banque publique, bras armé de l'Etat, a tourné à plein régime pour accompagner une économie très chahutée par la crise sanitaire. 2021 suit le même rythme.

 

BPI France n'a pas chômé en 2020, à l'heure où notre économie était profondément ébranlée par les mesures d'exception de la crise sanitaire et les fermetures administratives. La banque publique d'investissement s'est démenée tous azi- muts de façon contra-cyclique pour jouer les pompiers : pour preuve, elle a assuré l'an dernier la mise en œuvre de Prêts garantis par l'Etat (PGE) à hauteur de 7 mds€ dans notre région, au profit de pas moins de 38 000 entreprises. La banque a aussi déployé une série de « prêts patients », avec des différés de remboursement de deux ans, comme le prêt Rebond mis en place avec la Région (225 entreprises servies, 24 M€), ou le prêt Vert, sur un horizon de 10 ans.

Sur l'ensemble de son périmètre, elle aura injecté directement 1,6 md €, qui ont permis de mobiliser plus du double de financements (3,4 mds €). Son activité de financement de court terme (en Dailly) a fortement progressé pour atteindre 476 M€, tandis que l'innovation a doublé. L'activité garantie a sensiblement reculé (-26%), un mouvement lié au déploiement national des PGE par ailleurs, ainsi que l'assurance crédit, pour l'international, alors que l'assurance de change a au contraire quadruplé, à hauteur de 78 M€. Les financements liés à l'innovation ont quant à eux doublé, passant à 142 M€, au profit de 385 entreprises.

9 prises de participation

Même l'activité en fonds propres s'est bien tenue, avec 9 prises de participations en direct (ou réinvestissements) l'an dernier, à l'exemple du groupe Deslog à Dunkerque, en plus des interventions indirectes à travers les différents fonds dont BPI est souscripteur. BPI est également rentrée au capital du fonds régional de retournement Reboost. « Parfois il y a une notion de taille de ticket, et de croissance. Pour une entreprise en croissance externe ou sur un marché porteur, on va mettre les watts pour qu'elle aille plus vite », précise le nouveau directeur régional Yannick Da Costa. Et la crise du moment est source d'opportunités. « Les entreprises en croissance passent mieux les crises. On voit beaucoup de rapprochements d'entreprises, il y a forcément des opportunités », estime Sébastien Robert-Charrerau, directeur régional à Amiens.

La fin des perfusions publiques sur l'économie française va-t-elle signer une envolée du risque ? Les dirigeants de BPI se veulent rassurants à court terme. «Les entreprises ont de la trésorerie, notamment grâce au PGE. Je ne suis pas persuadé qu'il y ait beaucoup plus de défaillances en 2021. Mais il faudra être vigilant sur la sinistralité dans deux ou trois ans », admet Yannick Da Costa.

Pour l'année en cours, la banque veut accélérer encore la digitalisation du parcours client, poursuivre la mise en œuvre du plan de relance dans tous les domaines stratégiques, via nombre d'appels à projets, soutenir la « frenchfab » et les territoires d'industrie. Au menu également, le déploiement de la « banque du climat », un des axes du plan de relance. Depuis septembre, un diagnostic Eco-Flux est du reste proposé aux entreprises pour établir un état des lieux et une stratégie environnementale

 


Relance industrielle

Le programme Territoires d'industrie est opérationnel depuis le 4e trimestre 2020 et décolle vite. Au 4 mars, BPI avait déjà financé 49 projets industriels, avec un effet levier considérable : pour 25 M€ de subventions, l'investissement total permis atteint 253 M€. Ces projets sont par ailleurs porteurs de 1678 emplois.