Bureaux à Lille : 2020, année hors normes

Habitué à une succession d'années records, le marché lillois de bureaux a encaissé très fortement le choc sanitaire en 2020, une année sans équivalent. Mais avec des sous-jacents encore solides : un marché actif malgré tout, et une bonne résistance des prix.

Avec un premier confinement décidé le 17 mars, suivi de secousses économiques et sanitaires en tous genres, aucune surprise à voir un bilan d'activité du bureau très dégradé à Lille en 2020. L'année s'est achevée sur un score de 138 700 m2 (dont 43 000 m2 d'opérations en comptes propres), en recul de moitié. L'effondrement n'est pas contestable mais il faut le tempérer un peu : l'effet de base joue à plein, sachant que 2019 avait été une année record ; par ailleurs, malgré le choc, Lille demeure dans le trio de tête des marchés français ; enfin, le volume de transactions est demeuré important : l'an dernier, 244 opérations se sont nouées, avec un at- trait toujours fort pour le bureau neuf qui a pesé pour 60% du bilan annuel.

4,5 millions de m2: le volume total du parc de bureaux métropolitain

On relèvera aussi que les prix se sont plutôt bien tenus malgré la situation : un tiers des transactions s'est opéré au-delà de 180 € le m2 et les transactions de 120 à 150 € sont restées limitées à 13% de l'ensemble. Et les transactions intermédiaires (150-180 €) sont en légère baisse (54% au lieu de 67%). Une évolution assez similaire s'est dessinée dans le marché de seconde main : plus de la moitié des transactions s'est réalisée au-delà de 150 €, contre 34% un an plus tôt.

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Plongeon des grandes surfaces

Mais la tendance lourde de 2020, qui se poursuit cette année, est le plongeon des transaction de grandes surfaces. Qu'on en juge : les opérations de plus de 1 000 m2 représentaient plus des deux tiers du marché en 2019, un chiffre tombé à 40% l'an dernier. Quant aux transactions de plus de 2 500 m2, on en comptait 20 en 2019, pour 112 000 m2. En 2020, ces surfaces n'ont fait l'objet que de 3 opérations, pour un total de 20 800 m2, un rapport de 1 à 5 ! Les grands groupes ont temporisé leurs opéra- tions, en attendant d'y voir clair.

En revanche, les programmes de comptes propres, prévus bien avant la crise, ont fait mieux que résister puisqu'ils atteignent même un niveau record depuis cinq ans. Sur l'exercice, 26 opérations ont été conduites, pour une moyenne unitaire de 1658 m2. Majoritairement, les utilisateurs relèvent de la grande distribution et de l'industrie.

 

Le bureau LiLLois se rassure au premier trimestre

Début 2021, le secteur immobilier tertiaire n'a pas encore, tant s'en faut, retrouvé sa dynamique pré-Covid, avec un très fort recul des opérations de grande taille. Mais le marché retrouve tout de même des couleurs en 2021, en très légère progression de 1% par rapport à la même période de 2020 (le premier confinement avait débuté à la mi-mars). La comparaison territoriale (hors Paris), est nettement favorable à Lille : avec 44 000 m2 transactés au premier trimestre, la métropole nordiste se place tout juste derrière Lyon (46 000 m2 placés), nettement au-dessus de Nantes (dopé par une opération exceptionnelle), et très loin devant Aix-Marseille, Bordeaux et Toulouse. BNP Paribas Real Estate relève même dans une étude nationale que c'est à Lille qu'on enregistre la seule opération de plus de 5000 m2 commercialisée hors Paris (en-dehors des comptes propres). Il s'agit de l'immeuble Wenov (photo) à Euratechnologies, sur 16 000 m2.