Bureaux : Malgré la crise sanitaire, Lille retrouve ses plus hauts historiques

Les frémissements du premier semestre auront été de bon augure. Le marché de bureaux lillois a créé la surprise - heureuse, en dépit du télétravail - en 2021, après un bilan d’activité très dégradé par la crise sanitaire l’année précédente. Avec quelque 274 000 m2 transactés l’an dernier, il réalise même sa deuxième meilleure performance historique, après le record de 2018 (280 000 m2). Au total, 423 opérations ont été nouées, avec un attrait toujours aussi important pour le neuf. Comptes propres compris, celui-ci représente 60% du bilan. Le dynamisme du marché se fait également ressentir au niveau des investissements, qui ont atteint la barre des 350 M€.

Désormais, tout l’enjeu pour les entreprises est de permettre un retour de leurs salariés au bureau dans de bonnes conditions. Les professionnels du tertiaire s’attendent donc, dès cette année, à un déménagement vers les immeubles neufs et récents. Quid de la seconde main ? « Il y a beaucoup d’arbitrages sur ces immeubles. Les promoteurs devront les réhabiliter en nouveaux bureaux ou les reconvertir en logements », répond Xavier Delecroix, directeur adjoint « Bureaux Région Nord » chez BNP Paribas Real Estate.

Côté loyers, ceux-ci ont été maintenus en 2021 ; 240€ du m2 dans le neuf et 220€ dans le seconde main dans le quartier prime d’Euralille. Toutefois, les tarifs devraient sensiblement progresser dans les prochaines années. Tirés, d’une part, par l’exigence des clients pour des bureaux toujours plus serviciels et, d’autre part, par le décret tertiaire attendu en 2030. Ce dernier impose aux propriétaires et exploitants de bâtiments une réduction progressive de la consommation énergétique finale de leur parc : 40% de moins en 2030 par rapport à 2010, 60% de moins en 2050.

Confiants, les professionnels du bureau envisagent une activité similaire à celle de 2021, avec la livraison de beaux projets dans la métropole. Le plus imposant arrivera cet été, le ShAKE et ses 33 000 m2. Mais il y aura aussi le campus marquettois de Lesaffre (23 000 m2) ou encore la Move Factory de Mobivia à Villeneuve d’Ascq (17 500 m2). Pour Xavier Delecroix, ces programmes illustrent bien que, malgré la Covid, « le bureau est loin d’être mort ».