Bus électrique : BYD fait un four

 
 
Trois ans seulement après le démarrage de la production, l'usine BYD de Beauvais, spécialisée dans l'assemblage de de bus électriques, va fermer. Le Chinois, qui envisageait créer un millier d'emplois, n'est pas parvenu à convaincre les acheteurs français. 
 

C’est ce qu’on appelle un flop. Trois ans seulement après le démarrage de la production, en août 2019, Le géant chinois BYD a décidé de fermer son usine de l’Oise, située non loin de Beauvais, avant la fin de l’année. Il y a quatre ans, le groupe aux 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires avait pourtant été accueilli à bras ouverts par les collectivités, confrontées à des fermetures en série, Whirlpool notamment. Si l’investissement du spécialiste chinois des batteries était modeste, 10 M€ environ, ses promesses de développement étaient grandes. 100 personnes au démarrage, 600, voire un millier à terme. Le groupe comptait en effet s’imposer sur le marché français des mobilités électriques, en plein boom. Malgré la qualité de ses produits, saluée par les rares collectivités acheteuses, il n’y est pas parvenu. Seuls trente bus sont sortis des chaînes d’assemblage et une trentaine de salariés ont été recrutés. Les aides promises par les collectivités, qui devaient se déclencher une fois le seuil des 100 personnes atteint, n’ont donc pas été versées. La région Hauts-de-France avait d’ailleurs tenté de soutenir à son niveau le projet en acquérant deux bus 100% électriques pour créer une ligne de 50 km –une distance inédite dans la région - entre Beauvais-Compiègne.

Selon les observateurs locaux, BYD a commis l’erreur stratégique de miser son développement sur les futures commandes de la RATP, qui a – signe des temps – préféré des constructeurs majoritairement européens pour s’équiper en bus électriques. Résultat : Beauvais ne deviendra jamais le Komaron français, l’autre usine européenne du groupe située en Hongrie. Employant quelque 300 personnes, le site engrange les commandes en provenance de Suède, d’Allemagne, des Pays-Bas et même de Roumanie. Quant au site beauvaisien, une ex-friche Michelin de 30 000 m2, celui-ci devra donc trouver une nouvelle vocation. Ce qui ne devrait pas poser de difficultés majeures selon la communauté d’agglomération du Beauvaisis, qui affirme être déjà en contact avec des repreneurs potentiels. Selon BYD, les dix salariés actuellement en poste feront l’objet d’un plan de reclassement dans d’autres entreprises de la région.