Capital-Investissement : la région passe la surmultipliée
"Quand on a lance? Croissance Nord Pas de Calais en 1991, il y a 25 ans, il n'y avait rien», sourit Marc Verly, dirigeant de l'IRD. Bien de l'eau a coule? depuis dans la Deu?le et bien des euros dans les hauts de bilan. La re?gion est devenue un territoire tre?s actif en matie?re de fonds propres, et son arsenal ne cesse de s'enrichir chaque anne?e. Tout particulie?rement depuis cinq ans. On peut me?me parler dacce?le?ration spectaculaire. Il faut dire que le de?ficit e?tait important, face a? un tissu d'entreprises largement sous-capitalise?.
DG DE LIRD[/caption]
Naissance du fonds interre?gional damorc?age (FIRA) dote? de 30,5 M - biento?t 35 M- apre?s la cre?ation de Finovam (fusion dInovam et des lignes innovation de Finorpa), naissance puis triplement des moyens de Nord France Amorc?age (30 M), ge?re? par Siparex, cre?ation fin 2015 dun fonds de 50 M de?die? a? la troisie?me re?volution industrielle (Rev3), lancement dun fonds de capital-investissement de 20 M par la Caisse dEpargne (CENFI) et du fonds Invest Grand Hainaut, naissance dun nouveau fonds Re-Sources 2, souscrit par des entrepreneurs re?gionaux, sans oublier la cre?ation de Bpifrance. Ce dernier est de?sormais pre?sent en direct dans 24 entreprises re?gionales (dont 10 investissements en 2015) pour un montant de 83M. Dans le me?me temps, le Cre?dit Agricole Nord de France, qui avait lance? Nord Capital Partenaires en 2010 avec Turenne Capital, a pris une place importante. « On a atteint notre objectif, on fait partie des leaders », se fe?licite son dirigeant Christophe Deldycke. Destine? a? des tickets pluto?t importants (2,5 M en moyenne), l'outil aura investi 90 M en six ans avec 40 ope?rations, parmi lesquelles Logs, DBT ou Allobe?be?, soit un rythme annuel de 15 M. Un rythme qui passera prochainement a? 20 M, pre?dit Christophe Deldycke, du fait de la gestion du fonds Rev3. Ce fonds « rifkinien » devrait apporter une grosse dynamisation du secteur, en ouvrant des pans non couverts jusqu'alors, comme les filiales de groupes.
De?ja? 40 dossiers ont e?te? e?tudie?s dont la moitie? sont e?ligibles, tandis que le fonds devrait grimper d'une dizaine de millions avec la venue prochaine d'un nouveau souscripteur.
La mise en place de cet outil ambitieux a fait grincer quelques dents sur la place lilloise : « L'appel a? manifestation d'inte?re?t a e?te? lance? le 27 juillet, pour une re?ponse au 10 septembre. Sans doute ont-ils oublie? qu'il y avait le mois d'aou?t au milieu », ironise un acteur re?gional.
Sur les participations infe?rieures - mais qui mobilisent autant sinon plus de temps dinstruction, deux ope?rateurs principaux se disputent le marche? des pme re?gionales, lIRD, issu des milieux interprofessionnels, et Finorpa, ne?e avec Charbonnages de France puis reprise par la communaute? re?gionale sous limpulsion de la Re?gion. A lui seul, l'IRD a ba?ti un dispositif original de financement polymorphe depuis l'amorc?age a? la transmission en passant par le de?veloppement, y compris avec des socie?te?s locales d'investissement pour les petits tickets, en lien avec le re?seau consulaire. Au total, l'IRD aura investi plus de 10 M l'an dernier a? travers 66 ope?rations. Avec un record historique en financement des cre?ations, un secteur moins concurrence? car a? risque. Un fonds obligataire, appuye? par Humanis, va prochainement comple?ter le maillage en direction des ETI, avec des tickets de 2,5 M en moyenne.
LIRD montre dailleurs des velle?ite?s constantes de hisser son niveau dinterventions, avec des partenariats comme Cap Croissance (avec UI Gestion) ou GEI pour e?largir son spectre dintervention.
ANTOINE HARLEAUX,[/caption]
Finorpa affiche quant a? elle un portefeuille de 250 participations pour 80 M dactifs, et revendique un total dinvestissement de plus de 137 M en dix ans. « Plus de 75% de nos ope?rations sont en co-investissement, cela montre que la place re?gionale fonctionne. Cest une re?gion ou? lon sait partager », souligne son directeur Antoine Harleaux. Finorpa vient d'annoncer il y a quelques mois des changements importants, a? commencer par le quasi abandon des pre?ts participatifs au profit dun dispositif « crescendo Pme » dobligations convertibles a? destination des Pme pas encore pre?tes a? ouvrir leur capital.
On notera que me?me le secteur de l'e?conomie sociale et solidaire se lance dans les montages ine?dits avec les titres a? impact social : La Sauvegarde a ainsi leve? 1,4 M aupre?s de la BNP et de la CDC pour e?viter le placement d'enfants, dans un programme qui doit permettre au De?partement d'e?conomiser 4 a? 6 M sur trois ans.
Le phe?nome?ne Euratech
Ne?anmoins, lacculturation est meilleure chez la nouvelle ge?ne?ration des chefs dentreprise, notamment dans le nume?rique. On peut me?me parler dun vrai phe?nome?ne Euratechnologies. Apre?s les anne?es de maturation et de confortement de loutil, Euratech est devenu une vraie turbine a? projets que sarrachent les fonds dinvestissement, re?gionaux, nationaux voire e?trangers. Giroptic, le fabricant de came?ras a? 360°, a re?ussi successivement un crowdfunding largement me?diatise? sur la plateforme ame?ricaine Kickstarter, plusieurs tours de table associant un re?gional, Finorpa, et plusieurs fonds spe?cialise?s (Partech Ventures, 360 Capital Partners et SOSV) avant dinte?resser de?sormais le fondateur de Virgin, Richard Branson. Mais au-dela? des plus me?diatiques, les exemples se multiplient quasiment chaque mois : Critizr, Compario, Effige?nie, Axellience, Vekia, Ouistock, Pumpkin...Sur des tickets qui atteignent re?gulie?rement le million deuros. Raouti Chehi, le directeur dEuratech chiffre a? 120 M les leve?es re?alise?es depuis 2009 par les pe?pites nume?riques dont 30 M lan dernier. Il y a 10 autres leve?es a? venir dont certaines de 15 a? 20 M avec me?me une entre?e en bourse pour une entreprise, se re?jouit-il. Certains sinquie?tent dune potentielle bulle de survalorisation.
«Le danger dune valeur excessive est quensuite personne dautre ne peut entrer », sinquie?te Thierry Dujardin, directeur ge?ne?ral adjoint de lIRD. « Les fonds fiscaux interviennent de temps a? autres et survalorisent leur sortie sans se soucier de la valorisation et tuent un peu le me?tier», renche?rit Antoine Harleaux, pour Finorpa.
Il reste que la dynamique du renforcement des fonds propres de nos entreprises est clairement enclenche?e. Avec un cercle vertueux : solidifie?e financie?rement, et accompagne?e dexperts de la gestion, une entreprise saura mieux surmonter les ale?as de la conjoncture et sengager dans une strate?gie de moyen-long terme O.D.
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Bruno Bonduelle: Enfin, une vraie tour dans la skyline d'Euralille !
Bruno Bonduelle réagit au projet immobilier de la MEL.
Portraits express
Christian Brébant et Vincent Logerot prennent du galon.
Photoreportage: Dans les coulisses d'Anios
Comme tous les mois, Eco 121 vous emme?ne a? la de?couverte des Entreprises de Taille interme?diaire de la re?gion, dont la taille critique permet des ambitions fortes en matie?re d'innovation, d'international et in fine de de?veloppement. Focus aujourd'hui sur les laboratoires Anios, leader en de?sinfection hospitalie?re.
Interview de Michel Seydoux, président du Losc: "Je ne voudrais pas qu'une multinationale s'empare de nos valeurs métropolitaines
Le pre?sident du LOSC, dont les re?sultats sportifs se redressent nettement en cette fin de saison, veut retisser les liens du club avec les entreprises re?gionales. Dans un contexte de business model du foot toujours aussi tendu en France, celui qui se dit a? la te?te d'une grosse Pme e?voque aussi l'avenir du club. Rencontre.
Kiabi e?toffe son re?seau de magasin
Hem. L'enseigne textile de la galaxie Mulliez a progresse? de 6,7% en 2015. Elle veut ouvrir 25 boutiques en 2016 dont les trois quarts a? linternational.