Carambar fait ses valises pour Bondues

Carambar & Co va fermer les portes de son usine marcquoise centenaire pour en transférer la production vers son siège de Bondues. 105 salariés suivront le déménagement, une dizaine d'autres sera reclassée dans le groupe. De quoi créer l'une des plus grosses usines de bonbons de France, et générer de gros gains de productivité.

 

 

Après une période de discrétion pour cause de procédure sociale, le groupe Carambar & Co précise un projet industriel important, à savoir la fermeture de son usine de Marcq-en-Barœul et son transfert partiel à son siège de Bondues, à quelques kilomètres de là. Une partie des lignes seront fermées, et d'autres seront implantées à Bondues, où l'usine dispose de capacités complémentaires. L'opération s'accompagne d'une légère érosion du personnel puisque seuls 105 des 114 salariés font le déménagement. Une dizaine de personnes des fonctions supports se verront proposer des postes dans les autres sites du groupe, des mouvements qui ont conduit à la mise en place d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE). Au demeurant, les salariés de Carambar ont entamé un mouvement de grève, considérant que leur rattachement au site de Bondues allait leur faire perdre nombre d'avantages acquis.

Ce regroupement s'inscrit dans le droit fil du rachat de Lutty par Carambar & Co en 2019, avec dès lors deux usines voisines de 8 km et opérant dans le même métier. L'unité marcquoise, centenaire, était en nette sous-capacité, puisque calibrée pour produire jusqu'à 25 000 tonnes de confiserie, mais qui n'en fabrique que 7500 tonnes. Par ailleurs, le site industriel de 3,5 ha dont 1,5 bâti, est malcommode d'accès en pleine ville, et ne disposait pas de capacités d'extension, alors que son homologue de Bondues, bien plus récente (30 ans), est basée sur un terrain de 12 ha. La question de l'avenir de ce qui sera bientôt l'ex-usine de Marcq-en-Barœul n'est pas à l'ordre du jour, nous assure Thierry Gaillard, Pdg du groupe, qui note néanmoins que le site n'a pas vocation à rester dans le groupe à terme.

 

Un site d'une capacité de 50 000 tonnes

Le déménagement se fera sans investissement majeur, grâce à l'optimisation de l'existant. De quoi réaliser de gros gains de productivité, un objectif indispensable dans un secteur extrêmement concurrentiel, en léger déclin, et soumis à une pression constante des clients sur les prix.

L'opération devrait se mener assez rapidement puisque le groupe évoque une mise en place progressive dans le courant de l'année 2021. Le site de Bondues concentrera alors 400 salariés pour une capacité de production globale de 50 000 tonnes, ce qui en fera une des principales usines de bonbons dans l'Hexagone.

Carambar & Co estime que ce regroupement doit « assurer les conditions de son développement et de sa compétitivité » et réaffirme ainsi « son ambition et sa volonté de produire en France des chocolats et des bonbons bons et bons ». Avec une carte du made in France en cohérence avec les ambitions internationales du groupe. L'export ne représente encore que 10 % du chiffre d'affaires.

Carambar & Co qui se présente comme une ETI, détenue par la société d'investissement Eurazeo, rassemble un très beau portefeuille de marques dans lequel Carambar pèse environ 15%. Les autres marques sont Lutti, Mi-Cho-Ko, Malabar, Krema, les pastilles Vichy, la Pie qui chante, notamment.