Carré teste l'agriculture de demain dans sa ferme pilote
L'agriculture est en première ligne face au changement climatique. Depuis 2015, le groupe familial de négoce en céréales Carré déploie une ferme pilote à Gouy-sous-Bellonne.
Contrairement à nos cours d'eau, Philippe Touchais est intarissable. Cet ingénieur agro est le directeur innovation et développement du groupe Carré (190 salariés, 300 M€ de CA). C'est lui qui pilote, à quelques encablures du siège du groupe dans le Douaisis, une ferme pilote de 190 ha qui a vocation à multiplier les essais pour offrir aux agriculteurs des solutions leur permettant de produire mieux, davantage et de façon plus rentable, et pour les former (200 par an). Vers une agriculture plus durable et résiliente face à des enjeux croissants. « Ca bouge vite et fort, il faut anticiper pour les clients comme pour nous ce qui va se passer demain », explique-t-il. Sa petite équipe de 5 personnes œuvre dans plusieurs directions, de l'agriculture de précision à l'adaptation aux contraintes de l'eau (micro-irrigation, fertigation...), en passant par le développement de solutions combinées (naturelle, chimie de synthèse et bonnes pratiques) ou celui de nouvelles filières et de nouvelles méthodes culturales, tel ce pulvérisateur capable de reconnaître les mauvaises herbes et de ne traiter que les zones utiles ou ce scanner de sol permettant d'en connaître les carences. Ou encore la plantation de couverts végétaux entre deux cultures, permettant de maintenir la vie micro-animale et donc le taux de matière organique, un facteur de résistance à la sécheresse. Autant de pistes en innovation ouverte, articulées avec l'écosystème régional (ISA, UniLaSalle, Euratech, pôles de compétitivité...). La ferme, bardée de capteurs, multiplie les essais sur des microparcelles. Certains portent par exemple sur la culture de nouvelles essences comme le soja encore quasi absent de la région, demain du tournesol, face aux problématiques du climat. « Nous avons des partenariats avec les semenciers. Avant, on ne regardait que la productivité, la tolérance aux maladies mais pas le stress hydrique ou thermique. Tous les acteurs regardent aujourd'hui ces sujets avec attention car le changement climatique donne aussi des ouvertures, des possibilités qu'il faut savoir saisir ».
Pour les lecteurs intéressés, la ferme pilote organise une journée portes ouvertes le 22 juin.
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