Cartonneries de Gondardennes : le géant discret joue la valeur ajoutée

Ci dessus l'une des trois onduleuses présentes sur le site Ci dessus l'une des trois onduleuses présentes sur le site

Wardrecques. Le leader des plaques de carton ondulé poursuit un développement marqué par l'accélération des activités d'emballage et de la RSE. 

Cartonnerie de Gondardennes fête avec fierté son 125e anniversaire. Mais sans trop dévoiler de la belle ETI, leader des plaques de carton ondulé en France. Le groupe appartient aux familles Leroux et Masson à travers une holding de 250 actionnaires. L'entreprise poursuit une trajectoire discrète mais très solide malgré les secousses à commencer par celles de l'énergie. Le groupe ne dévoile pas la part qu'elle recouvre dans ses prix de revient ni l'impact de la récente flambée des cours. Mais il n'a pas attendu la crise actuelle pour se préoccuper de sa facture énergétique et de son empreinte carbone. Depuis 2019, en particulier, l'usine de 30 ha est raccordée au réseau de chaleur du centre de valorisation énergétique Flamoval, à près de 4 km de distance. Un investissement très lourd (11,5 M€) mais qui permet à l'usine de disposer de vapeur décarbonée (un tiers de ses besoins), et d'économiser pas moins de 22 000 tonnes de CO2 par an. Le dispositif devrait jouer à pleine puissance en 2028, douze mois sur douze. « On a pris quelques risques à l'époque. Mais notre mix nous permet aujourd'hui d'amortir un marché énergétique très volatil. On voit l'avenir de façon sereine », rassure Laurent Fischer, directeur général. Le gros des besoins en vapeur du site est toutefois assuré par une chaudière cogénération à gaz opérée par Dalkia. On relèvera aussi la récupération du biogaz issu des déchets de la station d'épuration, qui couvre 5 à 8% des besoins de la cartonnerie.

Transformation de grande série 

Toute cette énergie est nécessaire pour les trois métiers du site : la production du papier d'abord, à partir de vieux papiers récoltés dans un rayon de 250 km. Deux immenses machines de 100 mètres de long en produisent 180 000 tonnes par an. Car le papier est la matière première du carton ondulé. Celui-ci est ensuite réa- lisé par trois onduleuses, qui produisent chaque année 250 millions de mètres carrés de carton de grande diversité, de la nano-cannelure à la triple cannelure. Enfin, le dernier métier est celui de la transformation de ce carton ondulé en emballages prédécoupés dont le plus connu est la caisse américaine, mais les variations sont extrêmement nombreuses. C'est là où le groupe multiplie les investissements, sur la transformation de grande série, avec 12 M€ mobilisés en quelques années : 4 M€ pour une unité de caisse américaine, 4,5 M€ pour une ligne de découpe à plat ou encore 1,5 M€ pour une plieuse. Chaque année, le groupe investit environ 15 M€ sur l'ensemble de ses sites.

L'actualité de l'entreprise a par ailleurs été marquée, peu de temps après les festivités d'anniversaire, par une grave cyberattaque dans la nuit du 31 octobre, qui a paralysé plusieurs activités de l'usine audomaroise hormis les machines à papier. 

 

 

Le groupe CGW Packaging comprend aussi la Cartonnerie Ondaine (Loire, une onduleuse, 65 salariés), les cartonneries Lacaux (près de Limoges, une machine à papier, une onduleuse, 150 salariés, et 3 filiales de cartonnages pour emballages). Soit 6 sites de production, tous en France, 220 000 tonnes de papier produit et 400 millions de mètres de carton. Au total le groupe familial affiche 700 salariés, dont 400 à War- drecques, et un chiffre d'affaires de quelque 200 M€ en 2021 (+5%).