Logements neufs : 2019 surprend mais 2020 inquiète

L'année 2019 a finalement connu un marché soutenu que prévu en Hauts-de-France. L'année 2019 a finalement connu un marché soutenu que prévu en Hauts-de-France.

Le Cecim Nord a dévoilé les résultats annuels de son observatoire régional du logement neuf. Malgré sa croissance, le marché doit faire face à de nombreuses embûches.

Alors que les prévisions annonçaient une année en retrait, 2019 a finalement connu un marché soutenu. Une dynamique qui s'explique en partie par des taux d'intérêts historiquement bas et un dispositif de défiscalisation (Loi Pinel) attractif. En région, les réservations nettes de logements neufs ont progressé de 6%. Celles-ci sont réalisées pour 2/3 dans le Scot de Lille. La progression est essentiellement due au sursaut des résidences gérées (64%), après une chute de 70% entre 2017 et 2018. Le collectif croît de 3% et les maisons individuelles restent stables. Côté mises en ventes, on observe un net repli (16%) sur un an, ainsi que de l'offre disponible (-3%). "Deux justifications majeures : l'année électorale en cours et la révision du PLU de la MEL qui a freiné les promoteurs et empêché la mise sur le marché d'un certain nombre de projets", estime le Centre d'études de la conjoncture immobilière nordiste (Cecim Nord).

"On est vu comme des bétonneurs"

Pour 2020, les promoteurs restent sur leurs gardes. Notamment au regard des stocks qui ne couvrent à peine que quelques mois d'activité. "On risque d'être un peu court cette année. On espère que les nouveaux programmes arriveront sur le marché au cours du second semestre, c'est-à-dire après les élections", raconte le président du Cecim Nord Jean-Michel Sede. Mais la profession s'inquiète aussi du contexte général d'un marché en pleine mutation. Les préoccupations environnementales pèsent de plus en plus lourd sur les constructions. Tant au niveau des pouvoirs publics que des citoyens. "Nous n'avons jamais eu autant de recours contre nos programmes. On est vu comme des bétonneurs", regrette le président de la FPI régionale Philippe Depasse. "Il y a un vrai travail de communication à mener."

Tout cela impacte évidemment le coût des fonciers, et donc le prix des logements. Sur le Scot de Lille par exemple, le mettre carré du collectif s'est vendu en moyenne à 3 507€ TTC l'an dernier, soit 5% de plus qu'en 2018. Le Cecim Nord appelle donc à la vigilance. Des prix toujours plus haut impacteront forcément la dynamique du marché.