CES 2021, une édition 100% virtuelle, 50% ratée

Waveley fait partie des 6 start up "emmenées" virtuellement par la Région au CES de Las Vegas cette année Waveley fait partie des 6 start up "emmenées" virtuellement par la Région au CES de Las Vegas cette année

L'édition 2021 du plus grand salon mondial dédié à l'innovation s'est déroulée, pandémie oblige, entièrement en ligne. Une formule qui a déçu, comme le confirment les start up de la délégation Hauts-de-France.

Bof. Ou pour emprunter un langage plus châtié, on dira que le bilan de l’édition 100% virtuelle du Consumer Electronic Show a été en "demi-teinte". Certes, les visites sur le site du plus grand salon mondial dédié à l’innovation ont franchi la barre des 180 000 visiteurs. Mais il faut bien l’admettre, le show a fait un flop. A commencer par le nombre d’exposants, tombé à 1 900 contre 4 500 habituellement. Même Amazon et Google, omniprésents les années précédentes, ont boudé – c’est un comble - la formule virtuelle du salon, considéré comme le cœur battant des tendances innovantes à l’échelle de la planète.

Côté français, l’événement a tourné à la Bérézina avec une délégation de 140 membres, moitié moins que d’habitude. Bref, peu de monde dans les allées digitales du site spécialement créé pour l'occasion et qui, lui non plus, n’a pas tenu ses promesses. Que dire de la navigabilité de la plateforme, de l’expérience utilisateur, si ce n’est qu’elles ne furent pas à la hauteur des attentes ? Fouillis de logos, classement simpliste par ordre alphabétique, moteur de recherche peu efficace... «On voit bien que la création de ce type d’outil ne relève pas du métier des organisateurs de salon. Il y a eu beaucoup de problèmes techniques », déplore Amber Ogborn, responsable communication et marketing de Wavely, start up spécialisée dans la détection d’événements sonores en milieu industriel, qui faisait partie de la délégation des six start up "emmenées" par la Région. «Pour résumer, il est clair que l’événement a été décevant en termes de fréquentation, alors qu’il a demandé notamment à cause des décalages horaires, une grosse mobilisation des équipes pour répondre aux visiteurs», souligne quant à lui Atman Kendira, Pdg d’Ubikey, jeune pousse compiégnoise spécialisée dans la création d'outils collaboratifs innovants. S’il en fallait une, cette édition du CES a donc apporté la preuve des limites du virtuel dans la conduite du business, où la relation « directe », voire le hasard des rencontres occupent une place prépondérante.

Reste que, malgré tout, les entreprises ont pu tirer quelques bénéfices de cette participation, peu coûteuse finalement. C’est notamment le cas du lillois Jooxter, expert des solutions de travail hybride, qui a récolté une « dizaine de contacts qualifiés », selon son fondateur Fabien Girerd. «Nous présentions notre nouvelle solution Jooxter Web et Mobile pour la première fois. cette édition nous a permis d’amplifier notre communication. Nous avons eu pas mal de contacts presse en France, mais aussi en Italie ou aux Etats-Unis », poursuit le dirigeant. Point positif de l’organisation, le salon organisé du 11 au 14 janvier s’est pro- longé avec le maintien de l’ouverture de la plateforme durant un mois. «Cela nous a permis d’établir d’autres contacts. Les retombées de ce deuxième temps ont été positives et nous permettent de nous projeter à l’international plus vite que prévu, en europe ou aux Etats-Unis notamment. Au vu de ces résultats, je n’ai qu’un espoir : pouvoir participer au CES « en vrai » dans les prochaines années », s’enthousiasme Amber Ogborn.