Le Ceser voit l'avenir en bleu
Région. Le conseil consultatif considère que la région ne joue pas assez son atout littoral. A l'appui, un gros travail d'études et de propositions pour ancrer notre avenir.
« Un sujet majeur, consensuel, incontournable ». Voilà comment Laurent Degroote, pré- sident du conseil économique, social et environnemental régional, qualifie le développement de la façade maritime de notre région. Le CESER s'est déjà penché à plusieurs reprises sur ce thème, en direct ou à travers d'autres sujets plus limités tels le développement portuaire ou le canal Seine Nord, par exemple. Pour enfoncer le clou, les représentants du monde socio-éco- nomique se sont fendus cette fois d'un livre bleu baptisé « ambition littoral ». Comment mettre en valeur les atouts et richesses du littoral et accroître son attractivité, avec des mesures « à mettre en œuvre prioritairement, voire urgemment ».
Car pour le CESER, la mer est d'abord une ressource économique considérable, bien au-delà de la pêche, dont les acteurs risquent d'être fortement impactés par le Brexit et la fermeture des eaux territoriales anglaises. On parle désormais d'énergie - éolienne, marémotrice, hydrolienne, stockage de l'énergie... -, d'économie de la santé et du bien-être, sans compter la formation et la recherche. Le CESER plaide pour une stratégie régionale de valorisation de la mer et de sa façade littorale, jugeant même que « l'autonomie énergétique des territoires concernés semble possible ». Il souhaite aussi une politique de soutien à aux biotechnologies marines, qui passerait par exemple par l'implantation de fermes de production d'algues. L'assemblée consultative en appelle à un volontarisme régional pour devenir la première région partenaire de l'outre-mer sur les filières innovantes.
Autre axe de développement : l'économie du bien-être, dont la thalasso-thérapie, pour s'ériger en« grande région du bien-être », alors qu'un seul centre existe à ce jour, bientôt rejoint par deux autres à Boulogne (300 emplois) et à Berck (une centaine d'emplois). Plus largement, le littoral devrait davantage jouer la carte du tourisme, qui pèse déjà 9000 emplois non délocalisables sur l'espace maritime dont il est le premier employeur. Le CESER note que « la floraison des marques locales entre en contradiction avec la promotion d'une identité régionale cohérente ». Il préconise l'élaboration « d'un schéma régional de développement du tourisme et des loisirs » et la mise en place d'une marque globale pour le littoral.
Gouvernance renforcée
Le livre bleu trace également une prospective pour le littoral, confronté au changement climatique et à l'érosion du trait de côte, évoquant la nécessaire adaptation du territoire à cette nouvelle donne, en la fondant sur un socle de connaissances solides – que renforcerait le déploiement d'instrumentations spécifiques sur le terrain, sur une prise de conscience et une mobilisation des acteurs.
Les ports occupent une place centrale dans la vision du CESER : des ports qui seraient unifiés, avec un hinterland élargi par le développement concomitant du fret ferroviaire, fluvial, et de toutes les intermodalités. Pour cela, les ports des Hauts-de-France doivent gagner en visibilité mondiale, notamment en accroissant le nombre d'escales.
Autant d'enjeux qui supposent une gouvernance renforcée, notamment pour créer une synergie entre acteurs publics et privés. Le CESER préconise la création d'une assemblée perma- nente mer littoral pour traiter de sujets tels que l'ensemble portuaire ou le trait de côte. Il imagine aussi la mise en place d'un observatoire économique.
Autant de vœux qui nourriront la réflexion et peut-être un jour la décision des assemblées délibérantes des collectivités, le CESER n'ayant qu'un rôle purement consultatif
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