Chocolaterie Trogneux : le fils prend la relève
En janvier, Jean-Baptise Trogneux, aîné de l'ancien dirigeant, prenait les rênes de l'entreprise familiale. Avec l'ambition d'ouvrir des boutiques dédiées au Macaron d'Amiens.
C'est une tradition depuis près de 150 ans. Le fils aîné de la lignée est, en quelque sorte, predestiné à reprendre le flambeau de l'entreprise, la chocolaterie Jean Trogneux. Jean-Baptiste ne déroge pas à la règle et vient de remplacer son père, Jean-Alexandre, au poste de directeur général depuis janvier. Après quatre ans à Shanghai puis à Hong Kong comme responsable de la gestion des relations clients au sein de la maison de couture de luxe Shanghai Tang. "A l'annonce de ma mise en retrait de la direction, il souhaitait poursuivre son parcours en Chine. Mais il a changé d'avis quelques mois plus tard", raconte Jean-Alexandre Trogneux.
Ses débuts ressemblent sensiblement à ceux de son père puisque ni l'un ni l'autre n'envisageait le métier de cho- colatier. Le premier, représentant de la 6e génération, est diplômé de l'Edhec Lille. Jean-Alexandre voulait s'envoler aux Etats-Unis pour un MBA à l'âge de 20 ans, avant d'être stoppé net par son grand-père pour suivre une formation sur le tas. Autre point commun, "le côté culinaire" qui, selon Jean-Alexandre, aidera son fils dans l'apprentissage du métier.
Jean-Baptiste a eu les pleins pouvoirs dès son arrivée. Même si son père accompagne à ses côtés sa prise de fonction et sa montée progressive au capital. L'actionnariat est exclusivement familial puisque partagé entre Jean-Alexandre et ses deux enfants, dont une fille en études à Londres. "Je ne perds pas l'espoir qu'un jour elle raccroche le wagon ! Les femmes ont aussi leur place auprès de nous. La preuve, nous devons le design de nos boutiques à mon épouse", raconte le chocolatier.
Retour en cuisine
Jean-Baptiste va désormais assurer la pérennité de la Maison. Laquelle emploie une soixantaine de personnes entre la production et les huit boutiques - toutes en Hauts-de-France - pour 4,2 M€ de chiffre d'affaires. Quelques projets se dessinent déjà dont l'ouverture éventuelle de nouvelles boutiques à Paris et en région dédiées au produit phare de la chocolaterie, le Macaron d'Amiens. Seul le temps confirmera ou non les ambitions du jeune homme.
Pour le moment, après le marathon de six semaines de fêtes de fin d'année, enrayé par la mésaventure de l'entreprise liée au mouvement des Gilets jaunes, l'équipe se prépare au sprint de huit jours des fêtes de Pâques. "C'est un vrai stress chaque année qui me fait perdre des kilos. Mais je serai au côté de mon fils pour l'épauler", insiste Jean-Alexandre. Une fois le passage de flambeau mené à 100%, le chocolatier se concentrera sur sa passion, la création quotidienne de nouvelles gourmandises.
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