Club Experts; digitalisation des moyens de paiements : la re?volution s’acce?le?re

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[caption id="attachment_31967" align="alignleft" width="400"] De gauche a? droite : Olivier Ducuing (ECO121), Catherine Fournier (Natixis Payment Solutions), Daniel Bricka (CENFE), Hugo Salle? de Chou (Pumpkin) et Christophe Brion (CENFE).[/caption]

Les e?volutions technologiques convergent-elles vers une disparition totale de l’argent liquide ? Cette prophe?tie, annonce?e depuis plusieurs anne?es, tarde a? se re?aliser. « Ce n’est pas gagné. En volume, le cash représente en France encore 50% des transactions », souligne Catherine Fournier. Sur ce sujet, la France n’accuse aucun retard compare? a? ses voisins europe?ens. En Italie, la part des transactions en espe?ces s’e?le?ve a? 89% contre 60% au Royaume-Uni (75% en Allemagne).

« Dans une e?re de?mate?rialise?e, il y a encore des progre?s a? faire pour e?tre dans le monde du paiement digital », remarque Catherine Fournier. « Il n’y a que les pays scandinaves qui ont presque réussi à supprimer tout usage du cash. » Cette lenteur ne doit pas masquer une autre re?alite? : la chai?ne de valeur et les acteurs du paiement digital connaissent une effervescence et une recomposition profonde du?e a? l’arrive?e de nouveaux usages et nouvelles technologies. Auparavant, trois types d’acteurs intervenaient dans les paiements : les industriels charge?s du processing et du traitement des paiements, activite? assure?e depuis longtemps par les banques. Les activite?s de services et de mise a? disposition des moyens de paiement. Enfin, les acteurs engage?s dans la commercialisation de nouvelles solutions. Sur les 18 derniers mois, le secteur se confronte a? une conjonction d’acteurs de type start-up et fintech et d’autres a? fort potentiel capitalistique et industriel comme les GAFA ou des acteurs de la nouvelle e?conomie dote?s de moyens d’investissement e?normes. Tous se mettent sur le marche? des moyens de paiement. Ainsi, Paypal et Visa se lancent dans le processing des paiements autrefois de?volu aux banques. Les fabricants de cartes et de terminaux de paiement e?voluent vers la fourniture de solutions de paiement. Ces acteurs cohabitent de?sormais avec des fintech et des start-up souvent rachete?es par des banques et des retailers qui propo- sent de nouveaux moyens de paiement a? leur cliente?le. Tout cet e?cosyste?me propose une varie?te? de
moyens de paiement : wallets, mobiles ou d’autres solutions inno- vantes encore peu re?pandus sans compter les reflexions en cours sur les blockchains, ou l’instant payment.

 

Parmi ces nouveaux mode?les figure la start-up Pumpkin, fonde?e il y a deux ans. De?veloppe?e a? Euratechnologies, son application propose a? ses utilisateurs un paiement instantane? et gratuit pour faciliter les remboursements entre amis. Son mode?le e?conomique cherche encore sa maturite? mais elle compte aujourd’hui 100 000 utilisateurs et son de?veloppement mobilise 15 salarie?s. « Au début, c’était du petit paiement entre jeunes. Très rapidement, on s’est rendu compte que nos utilisateurs étudiants mettaient leurs parents sur Pumpkin. On s‘est retrouve? avec une génération de 19-26 ans et des quinquagénaires et des sexagénaires », se reme?more Hugo Salle? de Chou. L’entreprise vise le million d’utilisateurs d’ici 2017.

Le paiement de?mate?rialise? ne se cantonne pas qu’au B to C. La start-up Utocat, inte?gre?e dans l’acce?le?rateur d’Euratech, s’est spe?cialise?e dans l’utilisation de blockchains pour ge?rer la proprie?te? de titre non cote?s. « Des opérations qui demandent du temps, beaucoup d’interventions manuelles et des coûts importants pour l’entreprise », remarque Alexis Me?vellec, associe? business de?velopper d’Utocat qui compte parmi ses clients les groupes Axa et BNP-Paribas. Au de?part, l’entreprise proposait une application de paiement mobile qui permettait aux commerc?ants d’accepter des bitcoins et d’e?tre cre?dite?s en euros. L’usage de cette technologie s’est ave?re? complique? pour le grand public. « La technologie de la blockchain propose pléthore de possibilités mais le parcours client doit être optimal », analyse Alexis Me?vellec.

Les te?nors du secteur bancaire n’ignorent pas ces e?volutions. Pour se positionner dans le haut-de- gamme, le groupe BPCE a conclu un accord d’exclusivite? pour distribuer aupre?s de sa cliente?le Apple Pay. « La révolution digitale, c’est au quotidien qu’on la vit ! Nos clients veulent de plus en plus d’instantanéite? et d’exigences relationnelles », te?moigne Christophe Brion, directeur du marche? des professionnels et associations de proximite? de la Caisse d’Epargne Nord France Europe. L’utilisateur renseigne dans l’application les donne?es de sa carte bancaire. Et peut re?gler tout achat de moins de 300 € chez les commerc?ants e?quipe?s d’un terminal de paiement sans contact. Par ce biais, la banque espe?re de?finitivement convertir sa cliente?le. « C’est évident que c?a va décoller. On est sur une attente de clients. Le M-commerce c’est aujourd’hui 7md€ de CA. On est sur une évolution de +40%. Nous allons tous être équipés de smartphones. On met a? disposition les services qui vont bien c’est à dire les applis qui permettent aux clients d’être on-line en permanence. » Au dela? de la facilite? d’usage, la ge?ne?ralisation du paiement digital implique une se?curisation renforce?e des transactions. C’est me?me une dimension fondamentale aux yeux d’un consommateur souvent tre?s imprudent. « On s’y emploie. Avec Apple Pay, la sécurisation se fait a? deux niveaux. Au moment de l’enrôlement de la carte et quand l’utilisateur s’authentifie pour réaliser le paiement. Il y a aussi un troisième élément : Ce qui est souvent dérobé de nos jours, ce sont les données de la transaction que l’ on crypte », te?moigne Catherine Fournier.

Chez Pumpkin, les dirigeants distinguent la se?curite? re?elle de celle ressentie par le consommateur. « A l’echelle de Pumpkin, nous nous reposons sur des acteurs traditionnels comme les banques pour assurer cette sécurite?. On constate que beaucoup de piratages proviennent de failles internes a? la sociéte?. Il faut avoir une culture trèss forte de la sécurite? et être très vigilant », conseille Hugo Salle? de Chou. Pour le jeune chef d’entreprise, la seule pre?sence d’un logo ou d’un cadenas sur l’interface permet de rassurer le client sur la fiabilite? du service. Utocat garantit la connexion a? un re?seau blockchain. Et rappelle que dans une de?marche B to B en matie?re de blockchain les entre- prises peuvent assumer elles-me?me la se?curite? du re?seau afin de garantir un niveau bien plus important a? leurs utilisateurs finaux. La fin du cash est- elle donc ine?luctable ?

Le de?veloppement du paiement sans contact est en tout cas amene? a? se de?velopper de plus en plus dans les transactions de petit montant. En 2016, la France devrait approcher les 600 millions de transactions sans contact. Mais l’e?ventuelle disparition des paiements non trac?ables ge?ne?re quelques inquie?tudes en matie?re de liberte?s individuelles. « Il ne faut pas imaginer que les banquiers ou les autres acteurs sont sur du trac?age individualise? des transactions et des comportements, rassure Catherine Fournier, en matière de lutte contre la fraude nous avons développe? des algorithmes permettant de repe?rer des comportements anormaux et de bloquer des transactions effectuées a? l’insu du porteur. Cela nous permet de rendre plus de service que cela ne présente d’inconve?nients et les clients sont finalement très rassurés. »

E.V.

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