Comité régional des banques : "On va vous accorder la trésorerie qui va bien"

Les banques sont très attendues face aux besoins urgents des entreprises confrontées à la crise sanitaire. Trois questions au président du Comité régional des banques, Laurent Roubin. 

Les dégâts après cette crise ne risquent-ils pas d'être considérables ?

Cette crise doit être temporaire puisqu'elle est induite par une crise sanitaire. La Chine a été frappée avant nous, tous les indicateurs montrent que son économie est en train de repartir. Le choc est plus brutal que les crises de 2008-2009 ou de 1998. Mais on sait que la tempête liée au confinement aura une fin.

Certes, mais on voit bien de nombreux dirigeants très inquiets de ne pas pouvoir tenir ...

Les réponses par rapport à la mise en veille de l'économie ont été adaptées au contexte d'économie de guerre où nous sommes, où l'on nationalise les pertes, complétées par un signal extrêmement fort et puissant de la Banque centrale européenne à hauteur de 750 milliards d'euros. La France a décidé en outre un niveau de garantie d'Etat de 300 milliards d'euros, qu'on peut mobiliser sur la « new money » jusqu'à 3 mois de chiffre d'affaires. Le choix adopté a été de tout faire pour que les entreprises tiennent. C'est le cas en France avec le chômage partiel qui est une très bonne réponse, qui garantit jusqu'à 84% du revenu net, jusqu'à 4,5 fois le smic. Il convient maintenant que le périmètre de cette dernière mesure soit stabilisée afin de permettre aux différents secteurs économiques de s’adapter et de maintenir autant que possible de l’activité. En synthèse, tout est fait pour que ça passe en trésorerie, pour que les entreprises puissent régler leurs fournisseurs, les salaires, et passer ces trois mois où leur activité sera fortement affectée.

Précisément, on voit déjà les paiements entre entreprises se crisper très fortement...

Il faut que les trésoreries des entreprises tiennent et que le crédit inter-entreprises fonctionne. On a constaté de fait dans les premiers jours des refus de paiement. Mais aujourd'hui, avec les annonces conjuguées de tous les dispositifs de soutien à l'économie, on doit faire en sorte que ces réactions soient les plus marginales possible. Il y a aussi un message de civisme à passer. Continuez de payer vos salariés, vos fournisseurs. Nous, banques, on va vous accorder la trésorerie qui va bien dans les prochains mois. Il y aura de la « new money » pour permettre aux entreprises de passer ce cap.