Conjoncture : reprise d'activité en mai mais sur des flux encore faibles

Après le choc économique de mars-avril, l'activité est repartie à la hausse en mai dans la région, mais sur un rythme encore très inférieur à la normale. 

 

La Banque de France a publié lundi son étude de conjoncture mensuelle pour les Hauts-de-France. Un exercice rendu improbable par la crise de la covid-19, qui a mis à l'arrêt l'économie en mars-avril. Après cet épisode, la Banque de France relève en mai une nette reprise, qui pour l'industrie « s'apparente à un rebond technique ». L'étude note aussi une remontée des prises d'ordre , domestiques ou extérieures « mais de façon insuffisante pour reconstituer des carnets de commandes encore très dégarnis. » Les capacités de production ne sont encore saturées qu'à 56,3%, toujours très inférieur à leur moyenne de long terme. On notera que les industriels tablent sur un recul des prix et un renforcement des effectifs.

Les secteurs d'activité affichent des évolutions très contrastées. Ainsi la chimie se porte-t-elle bien, soutenue par le retour de la demande. La métallurgie voit l'activité reprendre mais avec des trésoreries dégradées et très tendues. L'automobile repart aussi à la hausse mais avec un volume de stock très élevé faute de concessions pour écouler la production. Les industriels prévoient une augmentation purement technique des volumes ces prochaines semaines.

Du côté des services, l'étude note une progression d'activité, mais toujours inférieure à la normale. De nombreux secteurs n'ont pu reprendre pour cause de confinement, comme la restauration. De manière générale, les trésoreries sont tendues, mais les chefs d 'entreprise prévoient une montée en régime ces prochaines semaines, avec le retour des recrutements.

La Banque de France s'arrête aussi sur le secteur de l'intérim, «frappé par « deux mois de baisse d'une intensité extrême », et qui rebondit en mai, encore loin de la normale. « Les trésoreries, déjà obérées, se sont encore dégradées », alerte l'étude. Les professionnels s'attendent à une poursuite du rebond, mais sans mouvement des effectifs ni tarifaire.

Le BTP, quant à lui, a globalement maintenu ses effectifs, hormis l'intérim. Mais « dans tous les secteurs, on n’anticipe pas de véritable reprise de l’activité dans un délai court », tandis que les effectifs seraient allégés dans un contexte de prix stable dans le bâtiment, envisagés légèrement à la hausse dans les travaux publics.

 

L'ensemble de l'étude est téléchargeable sur le site de la Banque de France