Conjoncture : la géopolitique commence à peser sur le climat des affaires

La production industrielle a encore progressé en juin mais les prévisions se dégradent. La production industrielle a encore progressé en juin mais les prévisions se dégradent.

Comme au plan national, la dynamique de l'économie régionale s'est tassée en juin du fait de la situation économique et géopolitique internationale. Malgré des bons carnets de commande, l'industrie s'attend à un recul de la production. Dans les services, le pessimisme gagne. Le bâtiment se heurte aux pénuries de matières premières. Les travaux publics sont, eux, au beau fixe.

 

 

La dernière enquête mensuelle de la Banque de France fait apparaître un léger ralentissement conjoncturel de l'économie régionale, au diapason d'un mouvement national. L'effet bien sûr de la situation économique et géopolitique internationale perturbée.

Si la production industrielle a progressé en juin et que les carnets de commande demeurent solides, les industriels annoncent un recul à venir des volumes de production. Les situations sont contrastées selon les secteurs : agroalimentaire et matériels de transports sont à la hausse tandis que métallurgie, caoutchouc, plasturgie, mais aussi bois-papier-imprimerie affichent une production en recul en juin.

Côté services, « la croissance de l'activité régionale a marqué le pas en juin ». Seul le secteur information-communication et informatique a bien performé. Tous les autres secteurs sont en repli, tout particulièrement l'intérim, mais aussi l'hôtellerie-restauration et le transport-entreposage. Pour juillet, les chefs d'entreprise ne voyaient pas d'amélioration en vue et annonçaient même une baisse d'activité.

 

Enfin, le BTP affiche une santé nuancée : le bâtiment est confronté à de sérieux problèmes d'approvisionnement, créant des incertitudes fortes. Ainsi après neuf mois consécutifs de hausse, le secteur a vu son activité se tasser globalement en juin, avec une hausse modérée dans le gros œuvre mais insuffisante pour compenser le repli du second œuvre. Les travaux publics connaissent quant à eux une situation favorable avec une nouvelle période de progression sur le dernier trimestre. « D'importants renforts d'effectifs ont eu lieu. Les prix des devis ont été fortement revalorisés. Les carnets de commande sont assez garnis », détaille la Banque de France. Et pour le prochain trimestre, la météo économique reste très favorable, les professionnels attendant une progression des mises en chantier.

L'ensemble de l'étude est téléchargeable ici .  

Le chômage à 8,7% de la population active

Concomitamment à cette étude de la Banque de France, l'Insee publie ses propres statistiques. Il constate une activité économique en hausse en mai, à travers l'accroissement du nombre d'heures rémunérées (+ 2,8% vs 2019, année de référence). L'Institut note aussi une dynamique toujours forte de la création d'entreprises, en progression (+3,2% au premier trimestre), tandis que les défaillances repartent à la hausse (+7% en mai, avec une très grosse poussée dans l'Aisne à + 18%). Toutefois, l'Insee relève qu'en dépit de ce réveil des défaillances, elles restent nettement inférieures à leur niveau d'avant-crise (-33%). Autre indicateur positif, l'emploi salarié continue sa progression sur la région (seule exception dans l'Oise, en baisse de 0,3%), porté par les services marchands et la construction. L'Insee rappelle que le taux de chômage a baissé de 0,2 point au premier trimestre 2022, s'établissant désormais pour la région à 8,7% de la population active. Il est au plus bas dans l'Oise (7,3%) et au plus élevé dans l'Aisne (10,7%).

Enfin, un indicateur s'allume avec le nombre d'allocataires du RSA qui était en recul continu depuis août 2021 et qui est reparti à la hausse en mars (+ 0,2 %).

 

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