Constructions 3D : le numérique pour bâtir à grande échelle

Anzin. Le constructeur de machines 3D a la volonté de métamorphoser profondément le secteur du BTP. Bien résolu, en parallèle, à atteindre la taille de Pme, toujours plus ancrée sur son territoire.

Depuis deux ans, Antoine Motte dirige Constructions 3D. Fondée à la Serre Numérique, à Anzin, où il a trouvé tout l'écosystème nécessaire au développement. "Les talents bénéficient d'excellentes formations dans le numérique, il y a de nombreux partenaires potentiels à proximité et nous avons un nœud logistique très intéressant. L'Escaut facilite l'exportation de nos machines... et il y a moins de bouchons qu'à Lille !", sourit le dirigeant, ingénieur en travaux de formation. Spécialisée dans l'impression 3D pour le secteur du BTP, la jeune entreprise fabrique et revend ses propres machines et logiciels de modélisation. Ses 10 salariés, essentiellement des ingénieurs, des développeurs et des programmateurs, ont conçu l’imprimante 3D béton "Mini Printer" pour la R&D en milieu éducatif (70 K€ HT), et la "Maxi Printer" (495 K€ HT) réservée au BTP pour l'impression sur chantier de bâtiments ou de mobiliers urbains.

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Constructions 3D commercialise ses machines dans l'Hexagone, en Belgique et s'apprête à poser un pied à l'international avec un contrat en cours de discussion à Dubaï. Malgré de grandes ambitions hors des frontières régionales, la jeune entreprise a la ferme intention de s'enraciner davantage sur son territoire. L'objectif d'Antoine Motte à court terme ? "Que constructions 3D devienne une Pme valenciennoise reconnue", répond-il. Avec la seconde société Machines 3D, également à la Serre Numérique, et spécialisée uniquement dans la revente d'outils à impression, l’ensemble pourrait atteindre les 40 salariés fin 2020.

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Toujours plus local

Constructions 3D bâtit actuellement, et jusqu'en 2022, son propre siège, d'un peu plus de 4 000 m2, à Bruay-sur-l'Escaut. "L'idée de constructions 3D à terme est de résoudre le mal logement. Et ainsi révolutionner le secteur du bâtiment", rélève Antoine Motte, motivé par la transition écologique en cours en région. Sa société est d'ailleurs en lien avec l'IMT Lille-Douai pour développer des materiaux plus vertueux et réduire la quantité de ciment dans les impressions. Elle s'est également rapprochée de la Région et de la coopérative La Linière pour l'utilisation d'anas de lin en guise d'isolation des bâtiments. Et compte bien aller encore plus loin. "La construction est un secteur en pleine évolution. Nous voulons faire partie de ceux qui proposent des solutions toujours plus respectueuses de l'environnement et si possible en local", annonce le dirigeant.

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