Cre?atique Technologie se connecte au Bre?sil
"Depuis le de?but des anne?es 2000, lexport est devenu le levier essentiel de notre croissance et un moyen efficace de traverser les crises successives de lautomobile ». Pour Franc?ois Salamone, pre?sident fondateur de Cre?atique Technologie en 1979, trois conditions sont essentielles pour re?ussir a? lexport : un produit innovant, une culture internationale et beaucoup daudace, surtout quand lentreprise na pas la taille critique face a? ses concurrents e?trangers.
Chez Cre?atique, dont le sie?ge est a? Caluire mais qui produit a? Billy-Berclau, linternational est devenu une seconde nature. « Nous sommes capables de re?- pondre en six langues, pas seulement les commerciaux, mais e?galement les se?dentaires. »
Pour garder son avance en terme de tests e?lectriques sur les lignes de production, Cre?atique a investi 800 K dans de nouvelles machines en 2013. « En 2015, nous ferons encore mieux en inte?grant de lintelligence dans la matie?re, en partenariat avec luniversite? de Valenciennes».
Quand lentreprise fait ses premiers pas en Allemagne en 2004, elle ne pe?se que 2,5 M de chiffre daffaires pour 30 salarie?s. Cre?atique cre?e alors une filiale commune avec l'allemand Estar System, au me?tier comple?mentaire. « Les constructeurs allemands ont e?te? surpris par nos innovations, nous imprimions de?ja? nos maquettes en 33D, gagnant du temps sur nos concurrents,» se souvient-il. Seconde e?tape, a? partir de lAllemagne, qui repre?sente de?ja? 25% des ventes, les PECO. Avec comme se?same le titre de fournisseur officiel des grands constructeurs allemands.
Cap sur les BRIC
Cre?atique re?alise 65 % de son chiffre d'affaires (4,7 M en 2013) a? lexport, et a ge?ne?re? 19 emplois en huit ans qui lui ont valu 200 K de subventions a? lexport de la Re?gion. Elle sattaque maintenant aux BRIC, surtout le Bre?sil et la Chine, ou? elle a lie? une joint-venture en 2011 avec Biwang. « Mais quand nous vendons un connecteur en Chine, il ne revient jamais pour e?tre contro?le?. Nous soupc?onnons les Chinois de le de?pecer pour tenter de le copier. Heureusement, nos produits sont diffe?rents dun mode?le a? lautre ! »
Un pre?t export de 500 K de la BPI permet a? Cre?atique de mettre un pied en de?but danne?e au Bre?sil en achetant lune des dix entreprises se?lectionne?es avec le concours dUbifrance et de la mission e?conomique de Sao Paulo via CCI International. Pour lui, le Bre?sil est leldorado de lautomobile, avec 17 constructeurs sur place. « Tout est de?mesure?, les distances, le potentiel de 100 millions de clients repre?sentant le?mergence dune classe moyenne, tout est a? faire... » Pour contrecarrer le?normite? des taxes (30%), Franc?ois Salamone pre?pare une se?rie dinnovations pour changer la nomenclature douanie?re. « Dici un an, nous pourrions tre?s bien re?aliser entre 500 et 700 K de CA au Bre?sil ». Prochaine cible : la Russie avec la recherche dun nouveau partenaire a? lhorizon 2016.
Cette expansion ge?ne?re un proble?me de taille : les de?lais de livraison, de six a? huit semaines, soit deux de plus que la concurrence. Les produits sont tous fabrique?s en France puis dispatche?s aux quatre coins du monde par avion. La socie?te? va construire un nouveau ba?timent de production dans le Pas-de-Calais en 2015, pour un investissement de 2 M. « Mais nous devrions changer de taille, franchir le cap des 50 salarie?s et gagner beaucoup de tracas admi- nistratifs... »
Armelle Roussel
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