Cybersécurité: la filière nordiste tisse son réseau

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

Face aux nouvelles menaces pesant sur systèmes d’information, la région Hauts-de-France se positionne depuis quelques années comme terre de prédilection de la cybersécurité. Il faut dire que la discipline occupe une place de plus en plus prépondérante dans l’univers des NTIC. Le « dark web » ne réserve pas ses attaques qu’aux grands groupes industriels. Les PME-TPE et les collectivités territoriales de petite taille ont également tout à craindre des ransomwares ou autres phishings. « C’est un marché qui est déjà important. On estime que dans les entreprises de la région Hauts-de-France 1000 personnes travaillent sur cette activité là », observe Laurent Vitoux, nouveau président du Pôle régional numérique.

Pour l’heure, la filière régionale cherche ses marques. Les initiatives essaiment, les compétences se développent. Les ténors du secteur tels OVH, Orange et IBM ont déjà pris le sujet à bras-le-corps et constitué des équipes ou des filiales dédiées. Et Orange implantera son pôle cybersécurité à Lille l’an prochain (lire ci- contre).
La région compte des start-up aux compétences reconnues aux niveaux national voire international dans le développement d’outils de protection. Et des formations de qualité telle la licence d’« Ethical Hacking » de l’IUT de Maubeuge.

 

 

Cartographie de compétences


Les forces vives sont là. Il reste à fédérer la filière. Le cluster CN&CS n’a pas trouvé sa dynamique fédératrice mais telle sera la mission du tout jeune Pôle d’excellence international cybersécurité cybercriminalité et confiance numérique créé en juin. Dans une démarche prospectiviste, cette nouvelle structure travaillera dans les prochains mois à une cartographie des compétences puis une feuille de route pour "faire en sorte que les entreprises gagnent des marchés ensemble et ne s’étiolent pas, au fil du temps, dans un individualisme dommageable ", précise Rémy Février, président du pôle et maître de conférence à Arts et Métiers Paris. Dés la rentrée, le pôle constituera un comité scientifique de haut niveau chargé de proposer des pistes de développement.

Parmi nos pépites, Dhimyotis, créée en 2005, s’est taillée une part de lion sur le marché européen des solutions d’authentification et de signature électronique. La société domiciliée à Villeneuve d’Ascq emploie 20 salariés. Sa gamme Certigna, adoptée par 10 000 clients dont des sites sensibles de l’Etat Français permet aux internautes de vérifier la provenance et l’intégrité d’un mail ou l’authenticité d’un site internet en conformité avec le règlement européen eIDAS et la norme française RGS. Apple, Microsoft et Mozilla en ont intégré la racine dans Mac OS X, Windows et Firefox. Certigna SSL authentifie les sites et sécurise les échanges de données confidentielles avec les internautes. Les solutions Certigna ID et Certigna Cachet Serveur créent une véritable carte d’identité pour l’internaute et les personnes morales pour signer des contrats ou des documents.  "Elle va pouvoir certifier les fiches de paye qui vont être dématérialisées en 2017", cite en exemple Arnauld Dubois, fondateur de l’entreprise. Dhimyotis a également développé une solution de cachet électronique et d’échange sécurisé via smartphone.
AxBx (placée en redressement judiciaire en juillet), a su se faire un nom dans le monde de l’antivirus. Créé en 1999, la petite société a engrangé en 2015 un CA de 320 K€. En 2006, elle a lancé Viruskeeper, revendiqué comme le seul anti-virus français qui compte aujourd’hui 75 000 utilisateurs dans le monde. La plupart des antivirus détectent une menace par sa signature. Celui d’AxBx fonctionne selon le principe de l’analyse comportementale. « On étudie en temps réel l’interaction du malware avec son environnement », raconte Grégory Snauwaert, fondateur de l’entreprise. Une technique beaucoup plus efficace contre des nouvelles menaces non référencées. Depuis 2013, AxBx mise son développement sur Last Lane of Defense. Une boîte à outils de sécurité contre les menaces visant les sites industriels ou le secteur de la défense qui se veut un complément à l’arsenal habituel. « Il y a trois ans les services de détection des pare-feux étaient globalement supérieurs aux outils des hackers. Ils se sont professionnalisés au niveau de qualité d’un éditeur pro », constate Grégory Snauwaert. La solution intervient quand l’intrusion a eu lieu en la détectant le plus tôt possible de manière furtive pour la contingenter.

Autre championne régionale : Vade Secure (ex-Vade Retro Technology), filiale du groupe Okto Campus, s’est positionnée avec succès contre les nouvelles menaces d’internet. Notamment via le développement de l’analyse comportementale des emails où elle vise le leadership mondial. " 92% de la cybercriminalité utilisent l’email ", affirme Georges Lotigier, dirigeant de la société depuis 2013 mais aussi de Scalair et Open IO, les deux autres filiales de Okto Campus. La gamme de produits s’attaque au spearfishing, l’attaque usurpant l’identité d’un dirigeant d’entreprise pour extorquer des fonds, au ransomware ou les malware de type zero day. Des prestations vendues aux entreprises et aux fournisseurs d’accès internet tels que Orange, SFR-Numericable ou encore le belge Telenet. Basée à Hem, la société également implantée à Montreal, Vancouver et Honk Kong emploie 65 salariés. La direction prévoit 15 nouvelles embauches d’ici fin 2016 et 40 courant 2017. La facturation de ses services devraient s’élever à 7M€ en 2016.
Trois exemples d’entreprises emblématiques d’un ensemble encore hétéroclite. Mais la volonté de faire cause commune est aujourd’hui perceptible.
E.V.

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