Daniel Boulnois, 100% Mines, 100% Douai
Début des années 70, il est à peine 4h du matin quand le réveil sonne, Daniel Boulnois se prépare à descendre dans le puits de la fosse 13 dHulluch. Premier stage ouvrier pour celui qui, 40 ans plus tard, arpente de nouveau les couloirs de lécole. « Prendre la cage tous les matins, ça met du plomb dans la cervelle », sourit lingénieur. Pas de loyer à payer, un premier salaire en poche, celui qui ne voulait pas être une charge pour ses parents de condition modeste réussit un premier pari. Diplômé en 75, le jeune Boulnois entame sa carrière comme inspecteur des installations classées. « Nous étions la police technique et administrative des entreprises qui pouvaient présenter un risque pour lenvironnement», raconte-t-il. Premier poste à Valenciennes, puis Boulogne-sur-mer, où il accompagne la création des zones dentreprises dans les années 80. En 1991, il rejoint le corps des Mines et passe une petite année à Paris à élargir ses compétences à la finance. Les Mines de Douai le rappellent alors pour occuper le poste de directeur « adjoint ». Un épithète purement formel : « A lépoque, le directeur de lécole était aussi à la tête de la DRIRE, ex DREAL». Il enchaîne ensuite deux postes à la DIREN en Poitou-Charentes puis Rhône-Alpes. Et poursuit sa carrière par plus de trois ans au Ministère de Jean-Louis Borloo, à la tête dune grande direction dédiée à lhabitat, leau et lurbanisme.
Rester sur le podium
Les années passant, lenvie de revenir dans le Nord se conjugue avec celle de retrouver un univers estudiantin : « Cest vivifiant dêtre entouré dun millier de jeunes, qui plus est dans une région où les gens sont travailleurs, chaleureux et droits ». Le nouveau directeur sest donné un objectif : maintenir le rang de lécole (27è), et même grignoter des places au classement, nonobstant la crise. Pour in fine, devenir incontournable. Le manager dune centaine denseignants voit venir des phénomènes dabsorptions décoles entre elles : « lEtat va finir par demander des regroupements, il faut être prêt ». Doù la création lan dernier de lInstitut Mines Télécoms, sous la tutelle du Ministère du redressement productif, qui regroupe 6 écoles dingénieurs des Mines et 4 de lInstitut Télécoms. En attendant, le credo est que lécole excelle dans ses deux grandes vocations : la formation et la recherche appliquée. Avec pour priorités : louverture vers le monde économique « indispensable » et lapprentissage du management. « Les ingénieurs vont très vite encadrer des équipes, on essaie de les préparer non seulement à leur sortie décole mais surtout à savoir gérer toute une carrière ». Une ambition qui passe par une amélioration constante des relations avec les industriels et une adaptation des cursus aux besoins des entreprises. Créée en 1878 autour de deux dominantes -la mécanique métallurgie et le BTP, lécole compte désormais 5 départements denseignement et de recherche, dont deux dédiés à lenvironnement. Le directeur pousse aussi limplication des labos de lécole dans les travaux de cinq pôles de compétitivité. Et pour évacuer la pression inhérente à son agenda, le scientifique sastreint à un footing hebdomadaire, profite de ses deux « adorables » petites filles et chérit ses deux semaines de ski annuelles. Un esprit sain dans un corps sain.
Marie Raimbault
Repères
Ecole du groupe A, 27è au classement national lEtudiant (classement allant de A+ à D)
1000 étudiants
94 enseignants chercheurs
92 doctorants dont 12 post-docs
35 M de budget
Son incubateur APUI a accueilli 38 projets et vu naître 6 sociétés en 2012.
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