Dans les coulisses de Beck Industries
Photos Sébastien Jarry / Textes Julie Dumez
C'est l'une des pépites industrielles de notre région. En presque un siècle d'existence, le groupe Beck Industries est parvenu à décrocher la place de leader européen et à se hisser dans le top 3 mondial. Karine Charbonnier préside aujourd'hui l'industrie familiale, fondée par son arrière-grand-mère en 1919. Nous sommes alors au lendemain de la guerre et cette visionnaire se lance dans le créneau lié aux besoins en boulons pour les mines et les chemins de fer. Le début d'une longue aventure pour ce groupe qui compte désormais 600 salariés répartis sur 8 sites et réalise 85 M€ de chiffre d'affaires. Sa force ? Capacité d'adaptation, innovation et export. Le simple boulon a aujourd'hui laissé place à un produit hyper technique, reconnu pour sa haute intégrité pour les secteurs de la pétrochimie, de l'énergie et de l'industrie mécanique. Pour accompagner au plus près ses clients le Nordiste s'est implanté en Belgique, en Angleterre, en Allemagne et au Maroc. Et vient de conclure à Singapour l'acquisition de Crawford. Une société de distribution d'une quinzaine de collaborateurs réalisant 1,5 M€ de chiffre d'affaires, avec l'optique de décrocher de nouveaux marchés autour de cette plaque tournante de l'industrie pétrolière. Malgré un ralentissement cyclique, Beck-Industries entend bien réaliser une progression de 10% par an ces prochaines années. Dans cette logique, elle programme un investissement de 2 M€ pour révolutionner l'atelier de fabrication de tiges filetées en 2016. Pour rester indéboulonnable sur la place.
BECK INDUSTRIES EN CHIFFRES
8 sites dont 3 en France (Armentières, Bogny-sur-Meuse, Luxeuil)
Belgique, Angleterre, Allemagne, Maroc, Singapour
600 salariés 85 M€ de CA
Les boulons subissent un traitement thermique, autrement dit une cuisson qui optimise la résilience et l'élasticité de l'acier. D'autres traitements de surface comme la phosphatation peuvent aussi être appliqués.
L'usine dArmentières se compose de trois bâtiments de 20 000m2, dont un consacré au stockage. Chaque site produit en sur-mesure, tout en étant capable une fois mis en réseau d'offrir une prestation globale pour les clients internationaux. La taille de la société permet de mettre en stock des produits très rares pour être compétitive. 1 000 tonnes d'acier sont achetées tous les mois.
L'étape du contrôle qualité est primordiale. Beck-Crespel dispose donc d'un laboratoire dessais mécaniques labellisé Cofrac. Une culture de la sûreté, du respect des procédures et de la prévention du vice caché est largement inculquée aux équipes. Le premier manuel qualité date même de 1972, bien avant l'arrivée des normes Iso 9000. Ici la qualité de lacier est par exemple vérifiée.
La production fait l'objet dune traçabilité précise, ici visible par les inscriptions. Objectif : être capable de rappeler l'ensemble des lots défectueux si besoin. La fabrication totalement sur-mesure débute à partir de 6 mm de diamètre.
L'opérateur réalise une magnétoscopie. Cela permet de déceler les défauts de surface sur les tiges.
De multiples machines à commandes numériques jalonnent les ateliers. Elles tournent, usinent, sculptent lacier pour lui donner les spécificités nécessaires. L'une d'elles, tout spécialement venue du Japon, a produit les goujons pour fermer le coeur du réacteur de l'EPR de Flamanville. La société vient par ailleurs de conclure un contrat historique pour fournir l'ensemble des sites européens de Total pour cinq ans.
A fois mécanicien et métallurgiste, Beck-Crespel compte aussi surfer l'économie de la fonctionnalité. Elle a déposé un brevet dans le domaine des équipements de serrage pour offrir une prestation globale à ses clients et assurer encore un peu plus de sécurite? dans l'étape de fixation.
(Retrouver les photos de notre photoreportage via les liens PDF disponibles dans la colonne de droite)
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