Dans les coulisses de… L’école active bilingue Jeannine Manuel

100% de réussite, 87% de mentions. Eloquents, ces chiffres placent l’EABJM parmi les trois meilleurs lycées régionaux. Née en 1992 de la volonté conjointe de Serge Charles, alors Maire de Marcq-en-Baroeul, de Pierre Mauroy et de Bruno Bonduelle de faire de Lille une euro-métropole, cette école est unique en son genre. Privée sous contrat mais laïque, intrinsèquement internationale car animée par une majorité d’enseignants étrangers, elle applique le programme de l’éducation nationale, mais en langues étrangères. L’émanation de l’établissement parisien du même nom, située à Marcq, accueille 750 élèves de 38 nationalités différentes, parmi lesquels une centaine d’internes. Un élève sur deux est français, provenant de tout l’Hexagone. Un premier quart est composé d’étrangers, souvent enfants d’expat, le second d’enfants de familles françaises de retour de l’étranger.

Innovation pédagogique

Développer la compréhension internationale des élèves, tel est le cœur du projet pédagogique de l’EABJM. Autrement dit, favoriser l’ouverture au monde, à l’autre. Pour Francis Gianni, directeur de l’établissement, le bilinguisme est un outil, mais seulement un outil. L’objet est plus large : « Nous avons un double objectif d’excellence académique et de développement de la personnalité». Les secrets de la réussite ? L’innovation et le pragmatisme. A titre d’exemple, une demi-heure de chinois par jour pour tous, dès le primaire. Aussi intéressant pour la motricité du cerveau qu’à titre culturel. Le rythme scolaire est aussi adapté avec des cours ramenés à 45 minutes. Le temps dégagé est consacré à du soutien personnalisé et des ateliers divers, en fonction des besoins de chacun. Organisé par les enseignants pour les collégiens, ce temps devient la responsabilité de l’élève au lycée. Une clef pour développer l’autonomie. Et ce, de manière la plus enthousiaste possible. « Nous essayons d’être le plus positif possible, à l’image des Britanniques, et de travailler avec les élèves et non contre eux, » ajoute le directeur.

Extension

Victime de son succès – il y a plus de candidats que d’inscrits, surtout au lycée, l’EABJM s’est vite trouvée à l’étroit. Après des années à rêver du champ face à l’établissement, l’opportunité s’est présentée. L’établissement a investi 12 M€ dans la construction d’un bâtiment de 4000 m2, sur une parcelle de 2,5 hectares. HQE, l’ensemble à la toiture végétalisée abritera l’école primaire, créée en 2004, dont les classes se multiplient. Et aussi des équipements sportifs et une salle polyvalente.

Charity business

Porteur de nombreux projets, tels que la création d’une ligue sportive internationale, l’établissement a lancé sa propre Fondation en 2012. Objectif : lever des fonds pour créer un système de bourses, notamment. Et pour cause. Les frais de scolarité sont plus élevés que dans le privé classique car les enseignants étrangers, bien que certifiés, ne sont pas rémunérés par l’Education nationale. Le coût est donc supporté en partie par les familles. Dans cet esprit de mécénat, l’EABJM a organisé son premier gala au printemps, à la Piscine de Roubaix. « La culture du don n’est encore qu’émergente en France mais nous y travaillons » conclut Francis Gianni. Convaincues de la valeur ajoutée du projet éducatif, Lesaffre, Bonduelle et Oxylane font déjà partie des soutiens fidèles de l’établissement.

Marie Raimbault