DBT se lance dans la station service électrique

 

 

Le spécialiste des bornes de recharge électrique rapide DBT sort de son métier d'industriel pour devenir exploitant de bornes. Le groupe douaisien vise une cinquantaine de stations de recharge, comptant à chaque fois trois bornes. Une diversification à haut enjeu.

 

 

Depuis le six décembre dernier, DBT dispose de sa toute première station de recharge R3, sur le site Norauto de Faches-Thumesnil. Le groupe de Brebières devrait en compter une cinquantaine d'ici à l'été 2022, essentiellement dans les Hauts-de-France et la région Grand Est. A horizon 2030, Alexandre Borgoltz, dirigeant de l'entreprise, anticipe un parc de quelque 6000 points de recharge rapide. Ces plateformes, baptisées par l'entreprise Hub R3, pour « Réseau Recharge Rapide » viendront rejoindre les bornes que l'entreprise vend depuis longtemps. Mais cette fois, c'est elle-même qui les exploitera, dans un nouveau modèle économique : la société va financer, installer la plateforme et vendre elle-même l'énergie aux utilisateurs de véhicules électriques. Ces Hubs R3 permettront une recharge rapide en électricité 100% d'origine verte qui, en 20 minutes, redonnera 250 à 300 km d'autonomie aux véhicules.

 

250 à 300 K€ par station

DBT vise particulièrement des partenaires fonciers, organismes ou collectivités disposant de parkings, ou des entreprises de distribution contraintes par la loi de s'équiper, toujours à proximité de nœuds routiers. « On les équipe en échange d'une concession de 10 à 12 ans, et on partage un loyer fixe et une partie du chiffre d'affaires en fonction de l'utilisation », décrypte Alexandre Borgoltz. Les Hubs R3 proposeront des bornes de 150 Kw, huit fois plus puissante que la moyenne des bornes installées.

DBT devra investir 250 à 300 K€ par unité, un niveau très élevé alors que l'entreprise a subi une année noire en 2020, avec un chiffre d'affaires effondré de 60%, à 4 M€ à la suite notamment de difficultés avec Nissan. L'entreprise, qui n'avait pu obtenir de PGE, a en revanche décroché un financement global de 200 M€ en mars 2021, qui va lui permettre d'assumer la montée en régime de son nouveau métier, à travers une filiale dédiée, R3. « On a déjà signé un premier projet à 43 sites avec un partenaire », indique Alexandre Borgoltz, qui révèle être en négociation avec des fonds spécialisés en infrastructures pour accélérer ce développement.

DBT affiche aujourd'hui une forte reprise d'activité (+ 74% au premier semestre) et a réalisé un chiffre d'affaires record d'1 M€ sur le seul mois de novembre. Le groupe, coté en bourse sur EuroNext, compte 90 personnes, et devrait franchir le cap des 100 en 2022 selon son dirigeant.