Dernière ligne droite pour le chimiste de l'eau Flocryl

Gravelines. Le groupe rhônalpin SNF doit achever le chantier de son premier atelier dans moins d'un an. Il investit ici près de 200 M€ dans sa 22e usine de polymères hydrosolubles.

 

"Nous avons un terrain de 33 ha et nous avons déjà réservé 25 ha de plus auprès du Grand Port Maritime car nous avons une vision d'extension à horizon 30 ans ». Philippe Fanucci est le pdg de Flocryl, filiale du groupe français de chimie de l'eau SNF. Il pilote la construction de la nouvelle usine du groupe à Gravelines, qui doit entrer en production en avril 2024. Soit une petite année de retard du fait de la crise Covid. 250 personnes s'affairent chaque jour sur le chantier. Ce léger retard arrange finalement SNF car beaucoup de ses clients ont surstocké pendant la crise sanitaire et le marché n'est donc pas en tension. Mais le groupe table sur de grosses perspectives à terme pour ses molécules, les polyacrylamides, dont il est leader mondial.

Ces produits sont très utilisés dans le traitement de l'eau (ils permettent la floculation, autrement dit la sé- paration solide-liquide), mais aussi sont exploités dans les usages industriels (cosmétique, papier, pétrole, mines, textile, entre autres). Ils permettent par exemple de jouer sur l'épaisseur et donc la fluidité des liquides.

C'est pourquoi le groupe (5 milliards d’euros de chiffre d’affaire, 7 500 salariés, 21 usines) investit très lourdement dans le Dunkerquois, soit 180 à 200 M€, avec une vocation pour le site à exporter, notamment vers l'Europe du Nord. Le site comprendra in fine trois ateliers de production. Le premier d'entre eux sera mis en service dans un an, et sera accompagné de la création de 70 premiers emplois, l'usine devant à terme compter 180 personnes. 30 personnes travailleront en production, et une autre grosse moitié sera dédiée aux laboratoires de tests ainsi qu'aux services support.

Les embauches ont déjà débuté dans un contexte de forte tension sur le marché de l'emploi à Dunkerque, du fait de la multiplicité des nouvelles implantations, très gourmandes en main d'œuvre.