Des stations Shell à la PME centenaire

"La reprise est un projet de vie", juge le nouveau patron de Verbièse, Daniel Allais "La reprise est un projet de vie", juge le nouveau patron de Verbièse, Daniel Allais

Après trente ans dans des multinationales, Daniel Allais a jeté son dévolu sur le petit fabricant de solutions de produits chimiques Verbièse, à Merville.

A la tête des stations services de la compagnie Shell, ou plus tard des points de vente Western Union -plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, Daniel Allais ne s'imaginait pas un jour à la tête d'une petite Pme de 13 personnes à Merville. C'est pourtant l'aventure qu'il vit depuis 18 mois, chez Verbièse. « Je gère les chiffres, avec trois zéros de moins », sourit cet ingénieur physique chimie de formation (ESPCI). Depuis 2005, il avait déjà franchi une étape en s'installant dans le Nord après avoir rencontré une Lilloise. Mi-2016, il quitte cette fois Western Union, dans le cadre d'une restructuration, avec le projet de reprendre une entreprise. « J'avais envie de faire quelque chose de local, d'être maître de la stratégie et du développement à long terme ». Après une petite formation à la CCI, il multiplie les contacts avec les organismes spécialisés pour identifier une cible. Ce quinqua méticuleux en examinera plusieurs dizaines, et fera trois propositions. Une première insuffisante pour que les banquiers suivent, une deuxième écartée par les cédants au profit d'une autre offre. Et Verbièse, sur la suggestion du cabinet Septentrion. Le cédant, Patrick Conil, avait lui-même repris en 1994 et souhaitait prendre sa retraite. La première rencontre intervient en décembre 2017. Le courant passe ; l'affaire est conclue six mois plus tard. L'entreprise centenaire, basée le long de l'aérodrome de Merville, produit et commercialise des solutions de produits chimiques, des réactifs pour les analyses, complété de négoce de petit équipement et de produits standard. Avec pour client principal l'industrie lourde, mais aussi le secteur de la santé, l'agroalimentaire, le secteur du traitement de l'eau. A la reprise, elle emploie 10 personnes pour 2 M€ de ventes, en légère perte.

Développer de nouveaux marchés

Daniel Allais, lauréat Entreprendre Nord, est accompagné près de trois mois par le cédant avant de poursuivre en solo. Avec deux premiers changements : un management beaucoup plus « délégatif » d'abord. « Je suis plus horizontal, il n'y a pas de hiérarchie officielle », raconte-t-il. Secundo, une offensive commerciale auprès des anciens clients, dont certains n'avaient rencontré personne de Verbièse depuis dix ans, et de prospects. Avec un cycle de vente long, les premiers effets se font sentir en 2019, en croissance de 10%, mais surtout en 2020. Daniel Allais attend un exercice en croissance de 20 à 25%. La crise sanitaire a certes perturbé l'activité habituelle, mais ses équipes ont su jouer à fond l'agilité et la réactivité pour proposer des solutions hydroalcooliques. « On a essayé de répondre à des demandes impossibles, des livraisons ici, du conditionnement comme-ci, comme ça... on a pu répondre aux industriels ». L'entreprise conditionne depuis des flacons de 10 ml jusqu'au conteneur d'un mètre cube.

Cette période folle se calme aujourd'hui et Daniel Allais repart sur une stratégie long termiste : saturer l'outil de production, qui a déjà permis dans le passé à l'entreprise de réaliser 50% d'activité supplémentaire, ce qui amènerait Verbièse à 3 M€ d'activité. Le nouveau dirigeant veut développer de nouveaux marchés, tels le conditionnement de dosettes pour cigarettes électroniques. Il a investi 150 K€ dans une ligne l'an dernier et prévoit encore 100 K€ cette année. « J'achète des machines, il me faut des bras aussi », dit-il, fier d'avoir déjà créé trois emplois, et envisageant deux nouveaux postes à court terme.

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